Société
Marocains du monde: le CESE appelle à accompagner les personnes vulnérables
22/12/2022 - 13:29
Khaoula BenhaddouLa population marocaine émigrée se démarque par des profils qui brillent dans plusieurs secteurs. Elle comprend également un nombre important de personnes en situation de vulnérabilité.
Le CESE a accordé une importance particulière à cette catégorie qui souffre de marginalisation, de mauvais traitement et d’exploitation.
Parmi ces catégories, le Conseil aborde le sujet des Marocains sans titre de séjour ou dont les titres de séjours sont périmés, assignés à des activités professionnelles dans des conditions souvent précaires, sans protection ou assistance sociale ni capacité de recours contre les décisions des administrations des pays de résidence. Ces personnes sont souvent exposées aux brimades et aux mauvais traitements.
12.000 Marocains dans les prisons européennes!
Le CESE qui se base sur l’enquête d’une équipe internationale de journalistes qui a collecté des données dans les pays de l’Union européenne (à l’exception de la Croatie, de Malte et de Chypre) souligne que près de 12.000 Marocains se trouvent dans des prisons étrangères. Fouad Benseddik, membre du CESE, confirme qu’il s’agit de "la première nationalité étrangère dans les prisons européennes, et la 2e nationalité en France après les Algériens" et d’ajouter: "Il s’agit principalement de jeunes hommes, issus de milieux modestes, expatriés à la recherche d’une vie meilleure, sans attaches familiales dans les pays où ils sont détenus généralement pour des petits délits. Ces détenus ne peuvent pas obtenir d’autorisation d’accéder au marché du travail".
Le Conseil jette également la lumière sur la part des femmes marocaines qui dépasse dans certains pays 70% de l’effectif des Marocains expatriés. Ces femmes sont exposés à la surexploitation des recruteurs, à la traite et aux violences sexuelles et sexistes, et à la stigmatisation sociale. Cette situation concerne aussi les émigrées travailleuses saisonnières et les travailleuses domestiques en faveur desquelles quasiment aucune procédure d’assistance ou de secours n’est rendue visible et accessible.
Le CESE aborde également le dossier des enfants mineurs non accompagnés qui seraient de 15.000 à 20.000 principalement en Europe. Le Conseil précise que l’effectivité des instruments juridiques régissant la situation des mineurs non accompagnés demeure un enjeu irrésolu entre le Maroc et ses interlocuteurs européens.
Les recommandations du CESE:
Pour venir en aide à cette catégorie, le Conseil appelle à:
-assurer une meilleure protection des droits et de la dignité des MDM moyennant des ressources humaines et financières dédiées et des mécanismes d’accès renforcés tout en améliorant la visibilité des différents dispositifs mis en place. Cette action devrait cibler en particulier les personnes et les groupes vulnérables, les femmes, les jeunes, les détenus, les travailleuses et les travailleurs victimes de trafics de main-d’œuvre et/ou abusivement privés de titres légaux de travail et de séjour.
-apporter aux femmes migrantes un accompagnement administratif et un appui pré-migration appropriés pour les informer sur leurs droits et sur les voies de recours potentiels en cas d’abus.
- prévoir et rendre effective, dans le cadre des conventions bilatérales, une procédure de retour volontaire et concerté des mineurs non accompagnés, conforme à la Convention internationale de protection des droits de l’enfant, prenant prioritairement en compte l’Intérêt supérieur de l’enfant. En outre, il convient de renforcer les dispositifs de prévention, les actions de démantèlement et la rigueur des sanctions contre les réseaux de trafics et d’exploitation transfrontières des enfants.
-développer la digitalisation des procédures judiciaires, de l’enregistrement et du traitement des requêtes et du suivi des contentieux.
-promouvoir l’effectivité des dispositions de l’article 30 de la Constitution relatif à la réciprocité des droits de vote aux élections locales. Une réciprocité qui permettrait aux MDM d’exercer le droit de vote aux scrutins locaux dans le pays d’accueil et aux étrangers résidents de voter dans les scrutins locaux au Maroc, garantissant ainsi aux migrants marocains et aux immigrés au Maroc, l'occasion de défendre leurs droits en exerçant leur citoyenneté locale.
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