Politique
Présentation du projet de loi sur le droit de grève à la Chambre des Conseillers, l’UMT se retire
09/01/2025 - 16:27
Youness Oubaali | Mohammed FizaziLe projet de loi n°97.15 sur les conditions et modalités de l’exercice du droit de grève a été présenté ce jeudi 9 janvier 2025 à la Chambre des Conseillers. Cette session a été marquée par le retrait des membres de l’Union marocaine du travail (UMT), à l’exception de leur président, en signe de protestation contre ce qu’ils considèrent comme un manque de dialogue sincère avec le gouvernement.
Lors de la réunion de la Commission de l’éducation, des affaires culturelles et sociales à la Chambre des Conseillers, les membres de l’Union marocaine du travail (UMT) ont annoncé leur retrait, à l’exception de leur président, Nourreddine Slik. Ce retrait fait suite à la décision de l’UMT de boycotter les réunions tenues la veille par Younes Sekkouri, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, avec les syndicats, qualifiées de "rencontres formelles" par l’organisation.
Miloud Massid, membre de l’UMT, a exprimé avant le retrait que leur présence était un signe de bonne foi et d’engagement. Il a ajouté que l’UMT souhaitait entendre la réponse du ministre à leurs propositions, soulignant leur attachement à un dialogue authentique.
En présentant le projet, le ministre Sekkouri a précisé qu’il s’agissait d’une version non définitive, ouverte aux amendements, conformément aux propositions des syndicats. Ce texte constitue une étape cruciale dans le processus législatif, après son adoption par la Chambre des représentants.
Le ministre a souligné que les suggestions des syndicats sont au cœur des négociations, assurant que le gouvernement est disposé à intégrer des propositions pratiques dans le texte final.
Le projet de loi n°97.15 vise à concrétiser les dispositions de l’article 29 de la Constitution en réglementant le droit de grève, tout en garantissant la liberté de travail et la protection des droits des citoyens. L’objectif est également d’améliorer le climat des affaires et d’accroître l’attractivité économique du Maroc pour les investissements, selon le ministre.
Par ailleurs, le projet aborde plusieurs points sensibles, notamment la définition précise du concept de grève, sujet encore en discussion. Il prévoit également l’élargissement des catégories de personnes ayant droit à l’exercice de ce droit ainsi que la fixation de délais de négociation avant la mise en œuvre d’une grève.
Le ministre a également noté que des ajustements ont été apportés, comme la suppression des sanctions pénales les plus sévères et de la peine de prison en cas de récidive. Cependant, il a indiqué que le volet des sanctions nécessite encore un travail supplémentaire au sein de la Chambre des Conseillers.
Dans une déclaration à SNRTnews, Younes Sekkouri a réitéré l’ouverture du gouvernement à toutes les modifications proposées, avec pour ambition de garantir un équilibre entre la liberté de grève et le fonctionnement normal des entreprises.
Le projet de loi sera discuté en détail la semaine prochaine, marquant une nouvelle étape dans le processus d’élaboration de ce texte.
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