Economie
Projet de loi sur la grève: la Confédération Marocaine des TPE-PME réclame une meilleure représentation
24/01/2025 - 11:08
Mohammed Fizazi
La Confédération Marocaine des TPE-PME a annoncé son opposition au projet de loi sur la grève, estimant qu’il ne répond pas aux attentes des très petites, petites et moyennes entreprises (TPE-PME) ainsi que des auto-entrepreneurs.
Dans un communiqué, la Confédération souligne l’absence de garanties suffisantes pour ces acteurs économiques qui représentent pourtant plus de 98 % des entreprises au Maroc.
Selon la Confédération, le processus de consultation mené par le gouvernement a été insuffisant. Elle reproche au ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences de ne pas avoir impliqué les représentants des TPE-PME et des auto-entrepreneurs, alors que seuls le patronat et les syndicats ont été consultés. Elle estime que cette exclusion contribue à déséquilibrer la représentativité dans l’élaboration du projet de loi.
La Confédération dénonce également le fait que les TPE-PME ne soient pas représentées à la Chambre des Conseillers, ni dans les principales institutions étatiques comme la CNSS, la DGI ou encore Maroc PME. Ce manque de représentation empêche, selon elle, ces petites structures de défendre efficacement leurs intérêts face aux grandes entreprises et aux syndicats, qui bénéficient d’une influence disproportionnée dans le dialogue social.
Le projet de loi est également critiqué pour ses impacts potentiels sur la compétitivité des TPE-PME. Ces dernières, souvent fragiles face aux perturbations économiques, risquent de subir des conséquences importantes si leurs réalités spécifiques ne sont pas prises en compte. Par ailleurs, avec des ressources limitées pour gérer les conflits sociaux, les petites entreprises pourraient voir leurs conditions de travail et celles de leurs employés se détériorer davantage.
Face à ces constats, la Confédération appelle à un dialogue social plus inclusif, prenant en compte les besoins et les défis des TPE-PME et des auto-entrepreneurs. Elle insiste sur la nécessité de concevoir une législation équilibrée, qui puisse à la fois garantir les droits des travailleurs et préserver la viabilité des petites entreprises, afin de soutenir leur rôle central dans l’économie nationale. La Confédération rappelle que ces structures emploient plus de 75 % de la main-d’œuvre marocaine et constituent un pilier essentiel du développement économique du pays.
Enfin, la Confédération lance un appel aux parlementaires pour qu’ils prennent en compte, lors de leurs votes, les intérêts de la majorité des entreprises marocaines. Elle les invite à ne pas favoriser une minorité représentée par les grandes entreprises et le patronat, au détriment des TPE-PME et des auto-entrepreneurs.

Articles en relations
Economie
Economie
Economie
Economie