Sport
Raja: recrutement, gestion de l'effectif et de la masse salariale... ce que propose El Badraoui
10/06/2022 - 14:47
Nassim El KerfAu micro de SNRTnews, Aziz El Badraoui a évoqué toutes les grandes lignes de sa stratégie pour le redressement sportif et financier du Raja. Seul candidat à la présidence lors de l'Assemblée générale du club prévue le 16 juin, El Badraoui se penche déjà sur quelques "dossiers chauds".
Durant l'interview, le futur président des Verts a notamment évoqué les épineux sujets autour du recrutement, de la gestion des effectifs et de la masse salariale qui creuse, dans un cercle vicieux, les caisses du club.
Recrutements ciblés
"Je n'ai pas forcément la légitimité d'évoquer des sujets d'ordre technique, mais avec une simple connaissance du football et en tant que sponsor de certains clubs marocains comme le Maghreb de Fès ou le Difâa d'El Jadida ... j'ai compris comment tout cela fonctionne et les enjeux derrière les recrutements et les crises" a confié Aziz El Badraoui avant de développer un peu plus sa vision, concernant sa politique de recrutement.
"On sait tous que le Raja est une école de football. Plusieurs joueurs de l'équipe première sont formés au club, et même les catégories de jeunes font partie des meilleures du Royaume (...) néanmoins, notre effectif a besoin d'être étoffé. On ne peut pas nier l'impact négatif qu'a eu le départ du duo Soufiane Rahimi et Ben Malango la saison dernière, Badr Benoun une saison plus tôt, ou encore Benhalib et Abdelilah Hafidi cette saison" a déclaré le prochain président des Verts, qui estime que ces départs ont affaibli l'équipe, sans pour autant être comblés. "Je n'aurais pas permis le départ de Rahimi et Malango la même saison" a-t-il ajouté.
Pour remettre l'équipe première sur les bons rails, El Badraoui insiste sur l'importance d'avoir des recrutements ciblés qui viendront renforcer l'équipe au niveau des postes sensibles, où le besoin se ressent que ce soit au niveau des titulaires, ou des remplaçants. "On a des jeunes joueurs talentueux du calibre d'Abdelilah Madkour et Soufiane Benjdida. Ce sont des acquis sur lesquels il faut se baser, mais c'est aussi des jeunes joueurs qu'il faut bien entourer. À titre d'exemple, le besoin se ressent clairement au niveau de l'avant-centre. Il nous faut un certain calibre, et on fera en sorte de dénicher le bon profil".
Masse salariale: le grand chantier
En promettant des salaires faramineux en plus d'importantes primes à la signature à ses nouvelles recrues au cours des mandats de certains de ses anciens présidents, le Raja s'est vite retrouvé dans un cercle vicieux, où les revenus ne suffisent plus pour gérer toutes les charges du club. C'est un constat partagé par tout l'entourage du club, et c'est surtout un gouffre qui ne cesse de se creuser comme on le peut le remarquer sur le rapport financier du Raja 2020-2021.
Les charges du personnel ont atteint le chiffre record de 66% du budget total du club, alors que le plafond autorisé par la commission de contrôle de gestion de la FRMF est fixé à hauteur de 70%.
"La valeur du joueur au Maroc a connu une inflation sans précédent qui va à l'encontre de la situation financière des clubs. Du coup, on retrouve des clubs qui tournent à 30 millions de dirhams par saison, mais qui tiennent tout de même à recruter des joueurs pour plus de 20 millions de dirhams" a-t-il relevé en rappelant qu'il est inconcevable de promettre de tels chiffres aux joueurs, surtout sans garanties de revenus fixes et stables.
"Les clubs se retrouvent alors dans une situation compliquée, où les recrues ne sont pas payées à temps, alors qu'on leur exige un grand rendement. Comment pouvons-nous demander aux joueurs d'être performants, alors qu'ils ne sont même pas payés?" s'interroge, Aziz El Badraoui, l'homme qui sera prochainement élu à la tête du Raja.
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