Société
Réutilisation des eaux usées épurées: 4 millions de m3 d'eau potable économisés annuellement, selon l'ONEE
01/11/2022 - 23:51
Ouiam Faraj | Fahd MerrounLe phénomène de la sécheresse est désormais une donnée structurelle du régime climatologique du Maroc. D'où l'importance d'apporter des solutions concrètes et innovantes en la matière. Celle de la réutilisation des eaux usées épurées en est une. Cette solution, qui permettra l’arrosage des grands espaces verts, est déjà adoptée à Rabat.
Sous l’effet du changement climatique, la sécheresse et la rareté des ressources hydriques s'installent désormais et font peser la menace de l'inflation et de la pénurie alimentaire à l’échelle planétaire. D'ailleurs, SM le Roi Mohammed Vi n'a pas manqué d'évoquer le problème du stress hydrique dans son discours prononcé l'occasion de l'ouverture de la première session de la deuxième année législative de la onzième législature, le vendredi 14 octobre 2022.
Le Souverain a, en effet, souligné que l’état actuel des ressources hydriques interpelle plus que jamais le gouvernement, les institutions et les citoyens. "Il exige de Nous, un devoir de vérité et de responsabilité, dans notre action pour remédier aux faiblesses et aux carences qu’elle révèle", a-t-il insisté.
Un Projet exemplaire
Dans ce contexte, Abdellah Jahid, Directeur du Pôle Industriel à l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE)- Secteur de l'Eau, a expliqué que la réutilisation des eaux usées traitées pour irriguer les espaces verts à Rabat est un projet exemplaire, notant que cette ville est devenue pionnière en la matière car toutes ses zones vertes, y compris le Golf Royal Dar Salam, sont arrosées avec cette eau traitée.
Et d'ajouter, dans une déclaration à SNRTnews, que ce projet a permis d'économiser près de 4 millions de mètres cubes par an d'eau potable, entre 2021 et 2022, notant que ce volume correspond aux besoins des villes d'Ain Aouda et de Tamesna en eau potable.
Le responsable explique que les eaux usées de la région proviennent de quatre sources principales. Il s'agit de la station d'épuration d'Ain Aouda, qui produit environ 10.000 mètres cubes par jour, et de la station d'épuration de Tamesna, qui produit 6.000 mètres cubes par jour, en plus de deux usines de production d'eau potable à Bouregreg et Oum Azza.
Et d'ajouter que le volume des eaux usées produits au niveau de ces deux derniers site est estimé à 20.000 mètres cubes par jour. "C'est pourquoi nous l'avons traité et ajouté aux 16.000 qui proviennent des autres stations, et donc, le total quotidien de production atteint les 36.000 mètres cubes par jour, ce qui permet actuellement l'arrosage de plus de 900 hectares d'espaces verts dans la ville de Rabat", a-t-il confié.
Il a également souligné, dans ce contexte, que deux stations sont en cours de construction à Salé et Skhirat, notant qu'elles contribueront à augmenter les superficies dédiées aux espaces verts dans les deux villes.
Le responsable explique que ces eaux usées traitées, qui servent désormais à irriguer les espaces verts à Rabat, étaient auparavant déversées dans la nature sans traitement. Ce qui contribuait à la pollution de la ville et du fleuve Bouregreg, soulignant que, grâce à ce projet, l'environnement et la propreté d de ce fleuve ont été préservés.
Le projet de réutilisation des eaux usées est une option importante pour faire face au défi posé par le manque d'eau dans le pays. Un Benchmark a montré que le projet de généralisation de la réutilisation des eaux usées traitées pour l'abreuvement public espaces verts dans la conurbation de Rabat, Salé, Skhirat et Témara, est l'un des projets les plus importants au monde.
Ce projet va permettre de préserver les ressources d’eau naturelles, valoriser le potentiel d’eaux usées disponibles dans la zone et réduire le flux de pollution résiduelle rejetée dans les milieux récepteurs. Il permettra également d’accélérer la mise en place des projets de dépollution domestique industrielle pour, d’une part augmenter le potentiel hydrique des eaux usées réutilisables, et d’autre part d’assurer la pérennité et la qualité de ces eaux usées épurées, notamment contre le risque induit par la pollution industrielle.
Le projet vise également à réduire la pression croissante sur les ressources en eau conventionnelle et aligner la région sur les principes de développement durable par l’accroissement des performances environnementales et la durabilité des projets d’assainissement.

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