Société
Strohal : "Les libertés d’expression au centre des priorités de l’UE et du Maroc"
30/04/2021 - 19:00
Imane BenichouConvenu à un symposium d’ouverture d’un nouveau projet intitulé « Houquouq wa Moussawat », Séverin Strohal, Chef de section Gouvernance à l’Union européenne au Maroc a affirmé, mercredi 28 avril 2021, que les libertés d’expression, de réunion et d’association sont au centre des priorités sur lesquelles l’Union européenne et le Maroc se sont engagés conjointement.
Financé par l’Union européenne, ce projet est lancé par l’Organisation non-gouvernementale « Equal Rights and Independant Media » (ERIM), l’Association Adala « pour le droit à un procès équitable », et le Forum Marocain des Jeunes Journalistes (FMJJ), pour favoriser la mise en œuvre effective d’un cadre légal propice aux libertés d’expression, d’association et de réunion au Maroc.
"Dans la déclaration conjointe de juin 2019 qui a vraiment relancé le partenariat de l’UE avec le Maroc sur un nouvel agenda, les libertés d’expression, de réunion et d’association prennent un rôle proéminent que nous pensons ensemble faire avancer", a alors déclaré le Chef de section Gouvernance à l’Union européenne au Maroc.
Il a en outre affirmé que la liberté d’expression, de réunion et d’association est un élément essentiel qui se retrouve inscrit dans la charte des droits fondamentaux de l’UE. "Pareil du côté du Maroc", a-t-il ajouté. "Le Royaume a ratifié des accords internationaux que ce soit le Pacte relatif au droit économique et socio-culturel ou que ce soit le pacte international relatif au droit civil et politique, en plus de la constitution marocaine de 2011".
Le projet « Houquouq wa Moussawat » s’étale sur une durée de deux ans, plaçant un grand nombre d’activités pour but d’offrir un appui aux organisations de la société civile (OSC) à travers la consolidation d’un observatoire des libertés fondamentales et le renforcement de capacités pour plus de 100 OSC sur les techniques de monitoring, de plaidoyer et d’élaboration des rapports.
A cette occasion, Jamila Sayouri, avocate et présidente de l’Association Adala a souligné que ce projet s'inscrit dans la continuité des actions de l'Association Adala de plaidoyer national et international et dans le renforcement de ses activités visant à consolider et garantir les libertés.
"Nous travaillons avec nos partenaires pour favoriser la mise en œuvre effective du cadre juridique de la liberté d'expression à travers un plan d'action incluant le renforcement des capacités des acteurs de la société civile, des avocats, des juges et des journalistes, le suivi et l'évaluation, le plaidoyer, la veille et la préparation des rapports par le biais d’un Observatoire des libertés et des droits humains, qui regroupe plus de 10 associations et coalitions", a-t-elle précisé.
Interrogé par SNRTnews sur les mécanismes juridiques qui peuvent contribuer à créer un mécanisme de protection de la liberté d’opinion et d’expression, le journaliste Mustapha El Iraki a déclaré qu’il faut plaider pour l’élargissement des pouvoirs du Conseil national de la presse pour y inclure la protection de la liberté d’opinion et d’expression au Maroc.
"Un mécanisme doit être créé pour protéger la liberté d'opinion et d'expression au sein du Conseil national des droits de l'Homme. Pour le créer, l'institution législative doit assumer sa responsabilité d'interagir avec les associations de défense des droits humains et de modifier les lois visant à instaurer la protection des journalistes", a pour sa part répondu Sami Elmoudni, journaliste et président du FMJJ.
Pour Sayouri, les lois nationales doivent s’aligner avec les références internationales. "Le pouvoir judiciaire doit assurer la sécurité judiciaire des personnes touchées par des violations de la liberté d’opinion et d’expression", a-t-elle ajouté.
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