Tourisme: les conditions d'une véritable relance du secteur

Le secteur touristique renaît de ses cendres. Après plusieurs mois de fermeture pour cause de la pandémie de Covid-19, les indicateurs sont enfin rassurants.

Selon la dernière Note de conjoncture du ministère de l'Économie et des finances, le secteur du tourisme a clôturé l’année 2021 sur une évolution positive de ses principaux indicateurs (nuitées et arrivées) malgré la fermeture des frontières nationales à partir du dernier mois de cette année. 

Selon le même document, le flux des arrivées s’est accru de 34% à fin 2021, pour un total de plus de 3,7 millions de touristes. Cette évolution est le résultat de la progression des arrivées des Marocains résidant à l'étranger (MRE) de 77,9%, contre une baisse de celles des touristes étrangers de 8,8%, après un retrait respectivement de 76,7% et de 80% un an plus tôt. Pâtissant pour la deuxième année consécutive des effets de la crise pandémique, le nombre total de ces arrivées a reculé de 71,2% par rapport à leur niveau précrise (fin 2019), après -78,5% à fin 2020.

Concernant les nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés, celles-ci se sont raffermies de 30,7% en glissement annuel au terme des onze premiers mois de 2021. Ainsi, leur baisse par rapport à leur niveau d’avant la crise s’est atténuée à -63,5% à fin novembre 2021, après -72,1% un an auparavant.

Malgré la forte baisse enregistrée par les recettes touristiques au mois de janvier 2022 (-58,6%), en raison de la fermeture des frontières nationales le long de ce mois, l’évolution de l’activité du secteur s’annonce plus favorable pour l’année 2022, et ce, depuis la réouverture des frontières nationales en date du 7 février. En effet, le nombre de passagers accueillis dans les aéroports nationaux durant la période du 7 au 28 février est de l’ordre de 660.045 passagers dont 50% sont des voyageurs internationaux. Il importe de souligner que le trafic international des voyageurs par voie aérienne a récupéré 72% de son niveau durant la même période de 2019. 

Les indicateurs sont bons… mais

Réservations en hausse, retour des compagnies aériennes, fidélisation de nouveaux clients…si ces indicateurs annoncent une année touristique prospère, les professionnels du secteur demandent la suppression des restrictions imposées par la crise sanitaire de la Covid-19. Pour Hamid Bentahar président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), les restrictions freinent la reprise complète du secteur. "Certes, il y a des indicateurs positifs comme le retour des compagnies aériennes les plus fidèles qui nous permettront de retrouver une certaine croissance, mais on ne sera pas au niveau de 2019", a-t-il indiqué. 

Pour Bentahar, la reprise dépend de la levée des restrictions. "La reprise sera progressive, mais on peut aller plus vite si on enlève les deux restrictions notamment l’obligation du test PCR ou le pass vaccinal, mais aussi la fermeture des frontières terrestres et maritimes", a-t-il précisé. Et au responsable d'ajouter que "la volonté et la demande sont là, mais pas la concrétisation. Une grande partie de nos clients partent vers des destinations concurrentes qui ont levé toutes les restrictions. Ainsi, les opérateurs marocains ne concrétisent que 50% de leur potentiel".

Le retour des compagnies aériennes, une lueur d’espoir

Il y a quelques jours, Ryanair a annoncé son programme d'été 2022 pour le Maroc. Ce programme comprendra 10 avions basés (5 à Marrakech, 3 à Fès et 2 à Agadir), un investissement d'un milliard de dollars au Maroc, 135 routes au total, dont 37 nouvelles destinations comprenant, entre autres, Bruxelles, Lisbonne, Londres, Madrid, Paris et Rome, plus de 370 vols par semaine et plus de de 5.000 emplois au total. Un programme qui permettra de booster le secteur.

Pour Hamid Bentahar, ce retour permettra de drainer plus de touristes au Royaume. "L’annonce de Ryanair est une bonne nouvelle, c’est une preuve de confiance", a-t-il commenté. Il a aussi précisé que la compagnie irlandaise "a réclamé la levée des restrictions qui freinent les ventes".

En plus du retour des compagnies aériennes, le président de la CNT s'est aussi réjoui de "la forte demande de tous les marchés confondus". Il s'agit pour lui d'"une lueur d'espoir marquant le début de la relance".