Africa
Transferts de fonds de la diaspora africaine: un record de croissance de +14% durant la pandémie (wali Bank Al-Maghrib)
12/01/2023 - 12:49
Mohamed BerradaAbdellatif Jouahri a mis en avant le rôle important joué par les diasporas africaines dans le monde dans le transfert des fonds vers le continent, "ce qui est en fait un véritable filet de sécurité pour les pays et familles bénéficiaires". En effet, selon la Banque mondiale, les envois de fonds ont cumulé, sur la dernière décennie, pas moins de 7.000 milliards de dollars dont près de 870 milliards de dollars à destination de l’Afrique, soit une fois et demi le volume des investissements directs étrangers et celui des aides publiques au développement dont notre continent a bénéficié sur la même période. Jouahri a également mis en avant le record de croissance au cours de la pandémie du Covid qui a atteint +10% en 2021 à l’échelle mondiale et +14% pour les envois à destination de l’Afrique, "que la Banque mondiale, dans son rapport périodique sur la migration et le développement, explique en grande partie par l’élan de solidarité familiale durant la période de la pandémie".
Pour le cas du Maroc, le wali de Bank Al-Maghrib a révélé que les recettes en provenance des Marocains du monde ont enregistré un bond historique de 37% en 2021 et de 13% en 2022. Elles ont ainsi atteint 8% du PIB, financé plus du tiers du déficit commercial et représentent près de 20% des ressources collectées par les banques.
Pour faciliter ces transferts, les banques marocaines sont présentes dans 27 pays du continent et dispose de filiales et succursales dans 7 pays européens et d’une cinquantaine de bureaux de représentation à travers différentes régions du globe, a poursuivi Jouahri.
Obstacles majeurs en Europe
Abdellatif Jouahri a cependant dénoncé le durcissement des conditions dans lesquels opèrent les banques marocaines en Europe, malgré leur respect des réglementations locales. "En effet, plusieurs autorités bancaires de pays de l’Union ont décidé de suspendre l’activité d’intermédiation opérée par les filiales bancaires situées en Europe auprès de la diaspora et pour le compte de leurs maisons mères marocaines", a poursuivi le wali.
Les conditions de prestation de cette activité vont davantage se durcir si le projet de directive européenne relatif notamment aux succursales de pays tiers est voté en l’état, prévient également Abdellatif Jouahri. "Ce projet, dont l’adoption est imminente, prévoit l’interdiction pour les banques étrangères non établies dans l’UE d’offrir des services bancaires du pays d’origine directement à leurs clients résidant dans un pays de l’Union." Il appelle ainsi les diplomates africains à alerter sur ces développements préoccupants et œuvrer à préserver les acquis.
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