Société
Variole du singe: Heikel répond aux questions qui inquiètent
24/05/2022 - 13:02
Khaoula BenhaddouQuelles sont les modes de transmission de la variole des singes ?
La variole des singes est une zoonose et les modes de transmission sont quasiment les mêmes entre l’animal et l’Homme. D’abord, la transmission se fait par le contact direct avec la peau de l’animal ou de la personne infectée. Le virus peut être transmis en touchant les lésions cutanées même les croutes, elles sont très légères et peuvent également infecter. Cela peut également se transmettre si on est en contact avec des liquides biologiques comme les urines, la salive de la personne ou l’animal infecté. Le linge, les vêtements et les surfaces solides peuvent également transmettre le virus.
Le virus peut-il être transmis par l’air ?
Il peut également être transmis en étant en contact direct avec les microgouttelettes en suspension dans l’air quand une personne est infectée et on est à côté d’elle pendant 2 à 3h. On peut inhaler les microgouttelettes ou des aérosols dans l’air.
Comment se protéger?
L’hygiène, la désinfection et la distanciation physique vont jouer un rôle très important. Évidemment, il faut éviter de toucher ou de se rapprocher d’un animal ou d'un être humain infecté. Ce n’est pas une maladie nouvelle, c’est une maladie dont on connaît les modes de transmission et l’histoire naturelle. Il ne faut pas paniquer, il faut être vigilent et prudent, mais sans excès.
Cette maladie a été éradiquée depuis plusieurs années grâce à un vaccin. Est-ce qu’il est toujours disponible?
La variole a été éradiquée au niveau mondial dans les années 70 grâce au vaccin qui était extrêmement efficace. Aujourd’hui, il y a des stocks de vaccins dans certains pays à travers le monde, mais il n’était plus nécessaire d’en garder puisque la maladie a été éradiquée. Il y a d’autres vaccins qui ont été développés à la fin des années 2000 jusqu’au dernier qui date de 2019 qui s’appelle «Ankara», c’est une forme modifiée vivante du virus. Ce vaccin donne des résultats très importants avec deux doses à 21 jours d’intervalle.
Que faut-il faire pour faire face à ce virus?
Ce qui est important, c’est d'assurer la surveillance épidémiologique aux frontières, éviter l'importation d'animaux malades, surveiller la population la plus à risque en vérifiant les symptômes comme la fièvre et les lésions cutanés, en plus du dépistage, du diagnostic et de l’isolement.
Comment faire le dépistage?
On dépiste avec la PCR. Un prélèvement par écouvillonnage est nécessaire pour détecter l'existence de virus ou pas. Ce test qui est fiable et le Maroc a l’expérience de la PCR depuis deux ans.
Y aurait-il un nouveau confinement?
J’espère que non, j’espère qu’il n’y aura plus de nouveau port de masques non plus. Il faut simplement avoir des réactions civiques et une conscience collective. Les personnes qui représentent des symptômes comme la fièvre, les courbatures ou les lésions cutanées doivent consulter et se faire dépister pour ne pas transmettre le virus. Je rappelle que le taux de reproduction de base (R0) pour cette maladie est inférieure à 1 alors que pour d’autres maladies comme la rougeole, il est entre 15 et 18. C’est un R0 qui est inférieur à la Covid 19, donc si on fait rapidement le dépistage et l’isolement, ça ne sera pas une pandémie. Certes, il pourrait y avoir des foyers épidémiques comme ce qu’on avait observé aux Etats-Unis en 2003 et en Angleterre, Singapour et Israël en 2018, mais je crois qu’il ne fait pas paniquer. Je pense qu’il est trop tôt de parler de confinement ou de port obligatoire du masque.
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