Politique
Violations des droits humains dans les prisons du Polisario: des victimes racontent leur calvaire
14/02/2025 - 13:12
Mohammed FizaziL'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) a organisé une rencontre sur les violations des droits de l'Homme dans les prisons du Polisario à Tindouf. La séance a été marquée par des interventions émouvantes de victimes de ces violations ainsi que d'acteurs dans le domaine des droits humains.
Ahmed Lkher, président de la Coalition Sahraouie pour la Défense des Victimes de la prison de Rachid à Tindouf et l'un des fondateurs du Polisario, a exposé ses souffrances à l'intérieur des prisons des séparatistes. Il a affirmé avoir été emprisonné pendant 14 ans, dont 10 en isolement cellulaire.
Lors de son intervention, Ahmed Lkher a révélé qu'il avait subi les pires formes de torture et dénoncé des exécutions massives auxquelles il avait assisté, où les prisonniers étaient abattus par balles avant que leurs corps ne soient incinérés. Il a également raconté un épisode tragique où un homme fut tué devant sa femme et ses enfants, après quoi ces derniers furent séparés de leur mère qui fut ensuite exécutée, ajoutant que le sort des enfants est inconnu à ce jour.
De son côté, Salem Souieh, secrétaire général de la même Coalition, a insisté sur le fait que la question du Sahara n'était pas seulement un conflit régional, mais un affrontement géopolitique. Il a appelé à la nécessité de traduire les dirigeants du Polisario et le régime algérien devant les tribunaux internationaux.
Dans ce même contexte, Abdellah Yamani, une victime originaire de Casablanca, a révélé les circonstances de son enlèvement par des éléments du Polisario lors d'un voyage entre Agadir et Tata. Il a déclaré avoir été enlevé dans les territoires ayant obtenu l'indépendance en 1956, alors qu'il voyageait en autocar. Il a été immédiatement livré aux gardes frontières algériens pour les premiers interrogatoires, avant d'être transféré à la prison de Rachid où il a passé 24 ans dans des conditions inhumaines, ajoutant qu'il n'a reçu son premier courrier que 16 ans après son enlèvement, où il a appris le décès de toute sa famille.
Abdellah Yamani a expliqué que le régime algérien était le principal soutien de ces violations. Ajoutant que les Sahraouis dans les camps subissaient des enlèvements systématiques, avec des familles séparées et des enfants envoyés dans des pays comme la Libye, Cuba et la Syrie, tandis que les mères étaient maintenues en détention dans des conditions extrêmement difficiles. Il a ajouté qu'il est civil, et que des dizaines, voire des centaines d'autres civils ont été enlevé dans des territoires indépendants en 1956, loin des zones de conflit.
Aicha Maa El Ainine, fille d'une des victimes et militante pour les droits des femmes et des enfants, s'est concentrée sur les violations subies par les femmes sahraouies dans les camps de Tindouf. De nombreuses femmes sont arrêtées dans la prison de Rachid et soumises à des pratiques inhumaines. Elle a notamment évoqué les enlèvements forcés, les violences physiques et les cas de décès mystérieux. Elle a également évoqué la politique de déportation forcée visant les jeunes filles sahraouies, qui sont dispersées dans divers pays, entraînant une perte de leur identité originelle.
Elle a insisté sur la nécessité de mobiliser tous les efforts pour libérer les femmes détenues dans les camps et garantir leur réintégration sociale, loin de l'exploitation politique et de la discrimination qu'elles endurent.
La rencontre s'est conclue par plusieurs recommandations, notamment l'importance d'une action internationale pour juger les responsables de ces violations et exercer une pression sur l'Algérie, considérée comme le principal soutien du Polisario, afin de mettre fin à ces tragédies. Les participants ont également souligné l'importance de documenter ces crimes et de les soumettre aux instances internationales compétentes pour assurer justice et réparation aux victimes.

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