Aïd Al Adha: les peaux de moutons, un potentiel économique négligé

Hamid Ben Ghrido, président de la Confédération marocaine des industries du cuir, a déclaré que près de 95% des peaux des moutons d'Aïd Al-Adha, dont le nombre dépasse 6 millions, finissent à la poubelle, ce qui prive le secteur du cuir du royaume d'une richesse importante.

Ben Ghrido a expliqué à SNRTnews que l'Aïd Al-Adha fournit une quantité importante de peaux qui, si elles sont valorisées de manière appropriée, peuvent répondre aux besoins du marché intérieur de l'industrie du cuir au Maroc. Cependant, la majorité de ces peaux se détériorent, privant ainsi le secteur d'une matière première importante à un moment où les prix de toutes les matières de base connaissent une forte hausse sur le marché international.

Le Maroc importe environ 25% des peaux utilisées dans le secteur des industries du cuir, selon le même interlocuteur, précisant que les principaux pays d'importation sont l'Italie et l'Espagne.

Ben Ghrido, qui est également président du Centre marocain des techniques du cuir, a souligné que la plupart des Marocains choisissent de procéder à l'abattage de leurs moutons à domicile pendant l'Aïd, ce qui expose la majorité des peaux à la détérioration, soit pendant le processus d'écorchage en y créant des trous, soit après ce processus en ne les protégeant pas de la putréfaction.

Il a expliqué que les pertes de cuir sont estimées à environ 20 dirhams par "pied carré", en plus de la perte d'un nombre important de jours de travail. Les professionnels affirment que "ne pas traiter correctement les peaux des moutons prive le Maroc de plus de 400 millions de dirhams par an pendant cette période seulement, sans compter les peaux perdues tout au long de l'année, notamment sur les marchés hebdomadaires."

L'interlocuteur a noté que la valorisation des peaux de moutons ne demande pas beaucoup d'efforts, en suivant simplement des procédures à partir du "processus d'écorchage", qui doit préserver les peaux des trous pour les rendre utilisables industriellement. Il est également nécessaire de protéger les peaux de la putréfaction après l'écorchage en utilisant du sel.

Il a appelé, dans ce contexte, à la nécessité d'adopter des abattoirs mobiles modernes de manière temporaire pendant le jour de l'Aïd Al-Adha, au niveau de chaque commune, afin de préserver cette richesse de la perte.