Economie
Chami à la CGEM: "Le Maroc a besoin d’une croissance de 6% pour financer le NMD"
04/06/2021 - 13:25
Imane BenichouAprès avoir rappelé que durant la dernière décennie, la croissance économique au Maroc était à 3,5%, Ahmed Reda Chami, membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) et président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a déclaré que la CSMD pense "fortement" que cette croissance peut arriver à 6%. "Nous avons besoin de cette croissance par nécessité si nous souhaitons financer toutes les grandes ambitions du Nouveau modèle de développement (NMD), la couverture sociale, les territoires, etc.".
Invité à une rencontre organisée, jeudi 03 juin, par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chami a insisté sur la nécessité d'une croissance créatrice d'emplois. "La bonne nouvelle, c’est que nous pensons que c’est possible", a-t-il lancé, expliquant qu’il s’agit de projections basées sur un portefeuille et des gisements d’opportunités pour arriver à "une croissance plus qualitative", soit une croissance plus efficiente, plus résiliente et répartie plus équitablement.
Le NMD fait appelle à une croissance plus efficiente en s’appuyant davantage sur les grains de productivité avec une meilleure allocation de l’investissement vers les capacités productives et une contribution plus forte du secteur privé, fait savoir Chami. Il ajoute que la croissance doit être plus résiliente, avec une base productive plus diversifiée et plus riche en emplois, notamment formels qualifiés et féminins, et doit se répartir plus équitablement entre les citoyens et entre les régions, en exploitant l’ensemble des potentialités économiques des territoires.
"Des gisements énormes"
Lors de sa présentation, le président du CESE explique que le Maroc dispose de gisements de prospérité exceptionnels qu’il doit exploiter pleinement pour relever son grand défi productif. "Des gisements énormes", tels que le capital naturel, le positionnement géostratégique du Maroc et le marché intérieur.
"Il y a aujourd’hui des gisements d’opportunités et de prospérités qui ne sont pas exploités pour diverses raisons", a annoncé Chami. Toutefois, pour exploiter pleinement ses gisements de prospérité et attendre un nouveau palier de croissance, "le Maroc a besoin d’une révolution entrepreneuriale", qui concernera la modernisation, la diversification, la montée en gamme et l’internationalisation des entreprises, a-t-il rétorqué.
L’ancien ministre et ex-ambassadeur du Maroc à l'Union européenne a en effet déclaré qu’aujourd’hui, le tissu économique est fragile. "5.000 d’entreprises font plus d’un million de dirhams, 64% de TPE avec moins de 10 employés et beaucoup d’informel et seulement 40% des salariés sont formalisés", a-t-il fait savoir.
Après avoir eu recours à une base de données de commerce mondial et après interrogation d’une nomenclature de références, le membre de la CSMD a annoncé que sur 5000 références, le Maroc exporte 1350. Des chiffres qu’il a comparés à ceux de la Thaïlande, de la Malaisie et de la Turquie, qui sont à 3000. "Il y a du chemin à faire pour diversifier nos productions", a-t-il lancé.
Pour la montée en gamme, Chami a expliqué que divers indicateurs doivent être pris en considération, notamment l’innovation, le nombre de brevets disposé, l’indice de complexité et la mesure de la sophistication par le nombre de cadre moyen ou cadre supérieur employé dans le tissu productif. Pour ce dernier indicateur, "le Maroc est à 8% de cadres moyens ou cadres supérieurs. Les pays développés sont à 60%. Les pays émergents sont entre 20 et 30%", a annoncé le président.
Il a ensuite noté qu’il y a un faible renouvellement des entreprises exportatrices. Aujourd’hui au Maroc, environ 6.000 entreprises exportatrices existent et plus de leur moitié ont plus de 20 ans d’expérience. La Turquie, à titre d’exemple, est à 60.000 entreprises exportatrices, a-t-il souligné.
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