Economie
Couverture sociale universelle : ce qu’en pensent les commerçants
19/04/2021 - 22:46
Youness Oubaali | Ghita IsmailiLe projet vise dans en premier temps les agriculteurs, artisans et professionnels de l’artisanat, commerçants, professionnels et prestataires indépendants soumis au régime de contribution professionnelle unique (CPU), au régime de l’autoentrepreneur ou au régime de la comptabilité. D’autres catégories seront incluses par la suite dans la perspective de la généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens marocains.
Le projet mise sur l'inclusion de 800.000 commerçants et artisans au premier trimestre 2021 et 1,6 million d'agriculteurs ainsi que 500.000 artisans entre le deuxième et le troisième trimestre de l’année. 220.000 travailleurs du secteur des transports et 80.000 autres exerçant une profession libérale devront suivre entre le troisième et quatrième trimestre 2021.
Mohamed Ziane, président de l'Union générale des commerçants et professionnels au Maroc (UGCPM), estime que ce projet est venu après que "les marchands ont longtemps souffert en silence". Ces derniers ne bénéficiaient ni de traitements, ni de médicaments et encore moins des allocations familiales, a-t-il ajouté, dans une déclaration à SNRTnews.
"Nous avons longtemps revendiqué ce qui a été réalisé aujourd’hui parce que le sujet concerne des dizaines de professions et de métiers et des centaines de familles", poursuit Mohamed Ziane. Ce dernier a aussi relevé ce qu'il considère comme "un problème qui est toujours sur la table", à savoir celui des "guelassa" (personnes qui gèrent les petits magasins de commerces sans en être les propriétaires) dont le nombre est estimé à 300.000. "Quel est leur sort ? Seront-ils inclus dans ce projet de couverture sociale ?", s’interroge le président de l’UGCPM.
Et de souligner que "ce chantier est important parce que les personnes concernées vendaient ce qu'elles avaient pour avoir accès aux soins et aux traitements. Maintenant, la question est de savoir si les infrastructures sanitaires sont aptes à les accueillir".
La convention vise à établir un cadre pour définir les obligations des signataires en matière de généralisation de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) de base au profit de ces catégories de travailleurs.
Des difficultés de compréhension
Afin de simplifier et d'expliquer la portée du projet, les chambres de commerce et d'industrie organisent une série de réunions et des séminaires pour expliquer l’objectif de ce chantier et dissiper les inquiétudes par la suite, comme l'a expliqué Yassir Adil, président de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de la région Casablanca-Settat dans un communiqué parvenu à SNRTnews, indiquant qu'environ 80% ont pu en profiter.
Conformément à ce projet, les chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat se sont engagées à encourager les bénéficiaires à adhérer au régime de contribution professionnelle unique ainsi qu’à l’AMO, en mobilisant les moyens logistiques nécessaires. Ce chantier royal est une réponse à une demande urgente soulevée par un large segment de la population, et c'est aussi un résumé des recommandations issues de plusieurs débats et séminaires qui ont soulevé cette problématique, a indiqué Adil Yassir, cité dans le communiqué.
Afin d'éviter toute confusion autour de l’objectif de ce projet, Omar Moro, président de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a fait savoir que les chambres professionnelles y travaillaient depuis près d’un mois et que l'écrasante majorité des commerçants ont apprécié cette initiative.
Il a, en outre, estimé dans une déclaration à SNRTnews que le premier problème qui se posait par rapport aux parties concernées et aux Chambres professionnelles était de traiter la nouvelle plateforme de généralisation de la protection sociale. Mais après les campagnes de sensibilisation et l'intervention de la Direction des impôts, des chambres et associations professionnelles, c'est devenu facile, a-t-il conclu.
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