Politique
Crise Maroc-Espagne: les Parlements arabe et africain s'insurgent
10/06/2021 - 22:52
Imane BenichouEn réaction à la décision du Parlement européen (PE) d’adopter le projet de résolution condamnant la responsabilité du Maroc dans la crise migratoire à Sebta, le Parlement panafricain (PAP) appelle, dans un communiqué, le PE à ne pas s’impliquer dans la crise entre le Royaume du Maroc et l’Espagne.
De son côté, le Parlement arabe condamne et rejette cette décision, soulignant que cette dernière renferme "des critiques dénuées et des accusations sans fondement" concernant la politique du Royaume en matière d'immigration illégale. Elle "contredit et ignore totalement les grands efforts déployés par le Royaume du Maroc dans la lutte contre le terrorisme, l'immigration illégale et la traite des êtres humains".
Pareille pour le Parlement panafricain qui précise qu’il s’agit d’une crise bilatérale qui peut être résolue par des moyens diplomatiques ou par une négociation bilatérale directe. Il appelle ainsi son homologue européen à "s’abstenir de toute prise de position susceptible d’exacerber les tensions" et appelle les deux parties à "résoudre la crise dans un cadre bilatéral".
Le PAP rappelle ensuite le strict respect des engagements pris par ses Instances et ceux du PE pendant le Sommet des Chefs d’États et de gouvernements de l’Union africaine et de l’Union européenne tenu à Abidjan en 2017. "Tous problèmes opposant deux états relèvent des relations bilatérales entre ceux-ci et les deux parlements ne peuvent intervenir qu’au cas où ceux-ci ont débattu de ce problème au préalable", a-t-on noté dans le communiqué du PAP.
Même son de cloche chez le Parlement arabe, qui critique la position du PE et son insistance à s'impliquer dans une crise bilatérale qui peut être résolue par des moyens diplomatiques et des négociations bilatérales directes entre le Royaume du Maroc et l'Espagne. Le parlement note alors que son homologue européen a ignoré la voix de la raison et de la sagesse, y compris la voix du Parlement arabe, qui lui avait demandé de "s'abstenir de toute ingérence injustifiée dans cette crise bilatérale".
Le Parlement arabe souligne en outre que cette décision "exacerbe les tensions existantes" et alimente "l'approche arrogante et inacceptable" dans le traitement des questions liées aux pays arabes. Il appelle le PE à abandonner cet outil provocateur, "qu’il a utilisé au cours de la période récente pour la gestion de ses relations avec les pays arabes", dans une contradiction totale du respect "des exigences du partenariat stratégique souhaité entre les pays arabes et les pays européens".
Le Parlement arabe réitère alors sa position ferme et permanente de pleine solidarité avec le Royaume du Maroc et rejette tout ce qui l'offense, affirmant son soutien à toutes les mesures que le Royaume engagera, "face à ces provocations injustifiées".
Acteur indispensable
Dans son communiqué, le Parlement panafricain se félicite de la décision de SM le Roi Mohammed VI pour le retour de tous les mineurs marocains non accompagnés, entrés illégalement dans l’Union européenne. Des faits, qui selon le PAP, prouvent que le Maroc "joue son rôle" dans la lutte contre le terrorisme, l’immigration illégale et la traite des êtres humains, "dans le respect des principes et des exigences du partenariat qui l’unit à l’Union européenne et à son environnement régional".
Le PAP ajoute que le Royaume du Maroc joue également "un rôle important" dans la gestion du dossier de la migration en Afrique, un rôle "félicité à maintes reprises" par les Chefs d’État et de gouvernements africains, "ayant désigné le Roi du Maroc Champion de la migration en Afrique", ainsi que dans le cadre de sa politique de partage d’expérience, particulièrement en matière de migration.
Le parlement rappelle en outre que le Maroc a pris l’initiative d’abriter le premier centre africain dédié à l’étude et à l’examen de ce fléau, désormais intitulé "l’Observatoire africain des migrations".
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