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David Cronenberg à Marrakech: un voyage au cœur du cinéma et de la philosophie humaine
01/12/2024 - 19:20
Morad Karakhi | Hamza BAMMOULors de la 21ᵉ édition du Festival international du film de Marrakech, le dimanche 1er décembre 2024, le public a eu l’occasion d’assister à une rencontre exceptionnelle avec le réalisateur canadien David Cronenberg, dans le cadre du programme "Conversation".
Devant une salle comble, composée de cinéphiles et de journalistes, Cronenberg a partagé sa vision philosophique et artistique du cinéma, tout en revenant sur les grandes étapes de sa carrière, marquée par une exploration profonde de l’obsession humaine pour le corps et l’identité.
Reconnu comme l’un des réalisateurs les plus influents du cinéma contemporain, David Cronenberg a expliqué que son œuvre tourne essentiellement autour de la matérialité de la vie humaine. Selon lui, "l’obsession pour le corps dans mes films n’est pas seulement un reflet du monde, mais une incarnation de nos émotions complexes et contradictoires face à notre existence."
Au cours de cette conversation, des extraits de ses films emblématiques tels que "Videodrome", "La Mouche", "Faux-semblants", Les Promesses de l’ombre et Les Crimes du futur ont été projetés, illustrant son exploration des transformations physiques et psychologiques du corps sous l’influence des pressions sociales et technologiques.
Cronenberg a également évoqué son enfance et ses influences formatrices. "J’ai toujours été fasciné par le cinéma et la narration dès mon plus jeune âge", a-t-il confié, se rappelant comment les westerns américains avaient profondément marqué son imaginaire. Il a également raconté une anecdote marquante : "Je me souviens d’avoir vu des spectateurs adultes pleurer devant un western. Cela m’a fait comprendre que le cinéma pouvait provoquer des émotions puissantes et uniques."
Issu d’un milieu artistique – une mère musicienne et un père écrivain – il a souligné l’impact de cet environnement sur sa vision artistique, tout en mentionnant son intérêt pour la technologie et les sciences, qui ont souvent imprégné ses œuvres cinématographiques. Son premier film à succès, "Frissons" (Shivers), un film de science-fiction horrifique, a marqué le début de sa reconnaissance internationale.
Concernant le classement de ses films dans la catégorie "horreur", Cronenberg a déclaré : "Pour moi, les classifications sont avant tout des outils marketing destinés à guider les spectateurs. Mais le cinéma, en tant qu’art, ne se limite pas à ces étiquettes. Il est un moyen d’exprimer des idées et des émotions complexes."
Depuis ses débuts dans le cinéma underground, Cronenberg a su imposer une vision unique, mêlant drame et profondeur philosophique, ce qui lui a valu une reconnaissance critique et publique. Ses œuvres ont été sélectionnées dans des festivals prestigieux tels que Berlin et Cannes, où des films comme Crash ont remporté des prix prestigieux. En 2006, il a reçu le prix de la "Carrosse d’or" à Cannes, et en 2018, le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à Venise.
David Cronenberg a conclu son intervention en insistant sur l’importance de l’innovation technologique dans le cinéma contemporain, tout en affirmant que "le cinéma reste un espace infini d’expérimentation et de réinvention."
Notons que pour sa 21e édition, le Festival International du Film de Marrakech a choisi d’honorer trois immenses artistes, dont l’apport et l’influence ont, depuis plusieurs décennies, fortement marqué le paysage cinématographique, dont David Cronenberg.
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