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Le film "Riceboy Sleeps": un tsunami d'émotions
16/11/2022 - 12:20
Jamal El KhanoussiRéalisé par le canado-coréen Anthony Shim, le film "Riceboy sleeps" commence par une scène du coucher du soleil et de hautes montagnes avec en fond sonore une voix off qui raconte une histoire simple. Une impression de film classique. Mais au fil des minutes, l'œuvre révèle son caractère intime. Devant l'entrée d'une école canadienne, So-Young, une immigrante et maman célibataire coréenne dépose son fils Dong-hyun pour son premier jour d'école. Elle s'assoit dans sa voiture en sanglotant.
So-Young est arrivée au Canada avec l'espoir d'offrir à son fils une vie meilleure que celle vécue en Corée, compliquée et misérable. Elle ne ménage aucun effort pour affronter le racisme qu'elle subit dans ses différentes formes. Alors qu'elle travaille dans une usine aux couleurs froides et sombres, son fils se voit surnommé par son enseignante à l'école "the riceboy" (l'enfant du riz).
Ainsi, la vie au Canada n'est pas aussi paisible qu'elle ne l'espérait et leur environnement devient complexe et tendu. La mère décide alors de ramener son fils en Corée, et accepte de vivre avec les douleurs du passé et ses tragédies. Elle oriente son enfant sur la voie d'une meilleure vie: comme l'histoire du fils qui a emmené sa mère sur le sommet de la montagne pour rendre son dernier souffle, et la mère qui laisse sur le chemin des aiguilles de pin pour que le fils puisse regagner le village durant la nuit.
"Riceboy Sleeps" est le deuxième long métrage du jeune réalisateur canadien Anthony Shim. Né dans la capitale coréenne Séoul, il a déménagé avec sa famille à Vancouver au début des années 1990. Son film revêt donc d'un caractère subjectif et intime. Anthony Shim a non seulement réalisé le film, mais l'a également produit, a rédigé son scénario et a procédé lui-même à son montage.
Le film, d'une durée de 117 minutes, a montré une grande puissance dans l'expression des sentiments, déferlant un tsunami qui allie force et simplicité, à la limite de la violence. La puissance du film s'est principalement manifestée dans sa simplicité narrative et de mise en scène, et Anthony Shim n'a pas sorti les grands moyens dans la prise d'image. Il a réalisé "Riceboy Sleeps" de manière simple et facile avec une caméra 16 mm. Il n'a non plus pas cherché d'angles photographiques complexes, mais a plutôt tourné des plans de séquences durant lesquels l'actrice, Choi Seung Yoon, qui a joué le rôle à merveille, lui facilite sa tâche, en lui procurant toutes les sensations requises avec son allure et son corps svelte et frémissant.
"Riceboy Sleeps" a suscité beaucoup d'humilité et d'amour, et est un film lequel le réalisateur s'est éloigné des idées péremptoires. Anthony Shim n'a pas véhiculé l'idée de la terre d'accueil ressemblant à un enfer et la terre natale associée au paradis, mais plutôt que la vie est difficile dans les deux pays. Pour lui, la difficulté de la vie réside dans la complexité des relations humaines elles-mêmes. Le caractère intime du film a fait que chacun de nous arrive à se reconnaitre dans son histoire et à se retrouver dans cet enfant opprimé qui a du mal à s'adapter à une réalité différente, alors sa mère s'est transformée en une figure qui porte les valeurs et sentiments de nos mamans à tous.
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