Société
Le ministère de la Santé dépense seulement 561 dirhams per capita par an
20/04/2022 - 20:11
Imane BenichouLa part per capita des dépenses totales du ministère de la Santé ne dépasse pas 561 dirhams par an, révèle un Rapport de suivi et évaluation de la politique de santé au Maroc pour deux mandats gouvernementaux 2012-2016 et 2017-2021 parvenu à SNRTnews.
Le rapport réalisé par le Médiateur pour la démocratie et les droits de l’Homme rapporte que le budget de la santé est passé de 14.294.720.000 dirhams en 2017 à 19.774.145.000 dirhams en 2021, soit un taux annuel moyen en augmentation de 7,66%, selon des données des lois de finances des périodes entre 2017 et 2021 sur le budget général et le budget alloué au ministère de la Santé.
Ainsi, le budget de la Santé n'a pas dépassé les 5,89% du budget général, fait savoir la même source. En outre, les dépenses de santé ne dépassent pas 6,5 % des dépenses totales du budget de l'État, alors que le taux spécifié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est d'au moins 10%.
Les dépenses allouées au secteur de la santé par les différents acteurs et secteurs, selon l'Agence nationale de l'assurance maladie, se sont élevées à un total d'environ 60 milliards de dirhams, soit environ 5,7% du produit intérieur brut en 2017, rapporte-t-on.
D’après des données sur les dépenses de santé selon les sources de financement pour l'année 2017, le Médiateur constate que les familles assument toujours la plus grande contribution parmi le reste des contributeurs au financement du système de santé.
Alors que la moyenne mondiale des contributions des familles au financement de la santé est fixée à 25%, la famille marocaine contribue à hauteur de 48,49% de l'ensemble des contributions de financement de la Santé, soit plus de trois fois le niveau des dépenses de l'État. Ainsi, "les familles marocaines et les groupes vulnérables qui ne disposent pas de couverture sociale subissent le poids des dépenses de santé qui affectent leur accès aux services de santé de base", commente-t-on.
Tous ces indicateurs dénotent, selon le rapport, que la majorité des familles se retrouvent face à des dépenses catastrophiques sur leur santé. Environ 1,4% des familles se rapproche du seuil de pauvreté en raison de frais directs de traitement. Selon l’OMS, un ménage fait face à des dépenses catastrophiques quand ses paiements directs de santé sont supérieurs ou égaux à 40% de sa capacité à payer, ou en d'autres mots, ses dépenses de subsistance.
Recommandations
Le Médiateur recommande ainsi d’accroître les dépenses publiques de santé, en renforçant le budget du secteur de la santé pour atteindre au moins 10% du budget général, comme recommandé par l’OMS et de relever le niveau d'investissement dans la santé et financer le système de santé en tant que secteur productif et pas seulement un secteur social.
Il insiste en outre sur la nécessité d'adopter un système de financement public de la santé basé sur la diversification des sources d’apports financiers et sur l'innovation dans la mobilisation des ressources, les modalités de leur utilisation et les règles régissant leur répartition.
Le rapport appelle à améliorer l'efficience des dépenses dédiées à la santé et à en assurer l'efficacité, en renforçant les mécanismes d'évaluation d'accompagnement et en consolidant les mécanismes de reddition des comptes dans le secteur de la santé.
Concernant les dépenses des familles sur leur traitement, le Médiateur appelle à la réduction du poids de ces dépenses afin de réduire les obstacles à l'accès aux services de santé et d'éviter des dépenses catastrophiques.
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