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Musique: quand la nouvelle génération s’empare du patrimoine marocain
18/09/2022 - 12:00
Sami NouaimEn traversant le Maroc du nord au sud et de l’est à l’ouest, l’on remarque la richesse de son patrimoine culturel. La musique non plus, n’a pas échappé à cette diversité, plusieurs genres de musiques ont vu le jour grâce à cette dernière.
On peut parler du Chaâbi, présent dans tous les coins du Royaume, de l’Aïta et ses nombreux genres qui se subdivisent dépendamment de la région, du Gnawa qui séduit depuis des lustres les mélomanes du monde entier ou encore de la musique amazighe qui représente à elle seule tout un volet du patrimoine national.
Aujourd’hui, la musique a énormément évolué, c’est le cas au Maroc également. De nouvelles techniques apparaissent chaque jour, mais la nouvelle génération d’artistes marocains reste quand même très attachée à ses racines. En effet, dans un élan nostalgique, nombre de jeunes artistes revisitent ce richissime répertoire musical.
De ce fait, Nass El Ghiwane, mythique groupe casablancais né dans les années 70 a lui aussi puisé son inspiration de l’aïta et du melhoun entre autres pour créer au final le « Ghiwani ». Ainsi, plusieurs titres des “Rolling Stones de l’Afrique” ont fait peau neuve.
Et pour reprendre le flambeau, nul autre qu’un groupe de la même ville, il s’agit de Hoba Hoba Spirit. Comme leurs pères, le groupe de “Hayha Music” a repris la célèbre «Fine Ghadi Biya Khouya» qui avait bercé toute une jeunesse en quête d’identité dans les années 70.
Côté Melhoun et Gharnati, le Royaume a eu droit à une diva. Née en 1905 d’une famille juive marocaine, Zohra Al Fassia fut la première femme marocaine à composer et interpréter ses chansons et poèmes en public alors que la scène n’était dominée que par les hommes. Elle fut également la première a chanté à la cour de feu le Roi Mohammed V.
De l’autre côté du bassin méditerranéen à Israël, de jeunes artistes issus de la communauté marocaine œuvrent eux aussi à mettre la lumière sur ce riche patrimoine. À l’instar de la chanteuse Neta Elkayam, qui a livré, elle aussi, une belle version de “Hak A Mama” avec notamment l’orchestre de Jérusalem.
Dans le registre du patrimoine judéo-marocain toujours, «Ya Lattar», chanson à succès d’Albert Souissa, auteur-compositeur-interprète d’une centaine de chansons en darija, a eu droit à sa propre cover de notre époque. La chanteuse marocaine Abir El Abed en a simplement fait un hit. Sur un beat dancefloor accompagné d’un fond de guitare, le titre a cumulé près de 500.000 vues sur YouTube en moins d’un mois.
On ne peut parler de patrimoine musical marocain sans évoquer la légende de l’Aïta, Cheikha Kharboucha. Vraie icône de l’Aïta, elle a vécu pendant le 19e siècle et interprétait des chansons on ne peut plus engager.
Grande amoureuse du patrimoine musical du Royaume, Soukaina Fahsi a repris avec brio une des chansons de Kharboucha. Celle-ci dénonçait l’autorité arbitraire du caïd Aïssa Ben Omar. Avec sa magnifique voix et les lyrics poignants de Kharboucha, cette version a rencontré un franc succès chez le jeune public marocain. La vidéo affiche plus de 22 millions de vues sur YouTube.
Riche et éclectique, la musique marocaine n’a rien à envier aux musiques du monde. Des artistes tous azimuts s'inspirent du patrimoine culturel marocain et ce depuis longtemps. Les musiques marocaines se retrouvent donc revisitées par des artistes tant nationaux qu’internationaux.
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