Economie
Pénurie de l’eau: la migration climatique appelée à s'intensifier, selon la Banque mondiale
04/11/2022 - 13:28
Khaoula BenhaddouSans surprise, le rapport de la Banque mondiale est venu confirmer les difficultés dont souffre le Royaume, à l’instar de plusieurs pays dans le monde.
Ces difficultés qui sont spécialement liés aux changements climatiques touchent d’une manière directe les ménages économiquement vulnérables. "Les cartes d’aléas et de vulnérabilité dressées pour différentes villes du Maroc semblent indiquer que les zones les plus vulnérables sont généralement des quartiers pauvres, souvent mal desservis par les transports en commun et éloignés des centres de santé et des casernes de pompiers. Ces zones sont également plus susceptibles d’accueillir des migrants climatiques dans les décennies à venir, ce qui pourrait créer une chaîne de réaction négative entre la pénurie d’eau et l’exposition aux risques naturels pour les populations pauvres et vulnérables", lit-on dans le rapport, lequel précise que "le recul de l’emploi agricole pourrait intensifier la migration vers les centres urbains. Si les pertes d’emplois dans l’agriculture ne sont pas compensées par d’autres opportunités en milieu rural, que ce soit dans les chaînes de valeur agricole ou d’autres secteurs tels que le tourisme, les ruraux en âge de travailler seront confrontés à des conditions difficiles, qui pourraient pousser certains d’entre eux à migrer vers les zones urbaines ou à l’étranger".
Selon le rapport Groundswell 2.0, jusqu’à 1,9 million de Marocains (5,4 % de la population totale) pourraient quitter les zones rurales à l’horizon 2050.
Les auteurs du rapport de la Banque mondiale rappellent que les points chauds de la migration climatique coïncident avec les grands centres urbains côtiers (dont Agadir, Rabat et Tanger) qui seront également confrontés au défi de l’élévation du niveau de la mer. "Les villes côtières en expansion devront envisager une planification urbaine résiliente et inclusive, tout en tenant compte des scénarios qui menacent les infrastructures urbaines et les activités économiques clés, avec davantage de personnes à risque", ajoute la même source.
Comment venir en aide aux ménages vulnérables?
Selon les auteurs du rapport de la Banque mondiale, le Maroc a l’opportunité d’intégrer la dimension climatique, ce qui permettrait une réponse rapide aux personnes affectées par des événements liés au climat et de compenser les pertes de revenus. "Le Royaume pourrait identifier les groupes qui sont les plus exposés et vulnérables aux différents événements climatiques, afin d’éclairer le ciblage dans le cadre des programmes de protection sociale", explique Carole Megevand, avant d’ajouter: "le Maroc pourrait étendre le mécanisme déjà sophistiqué de financement des risques de catastrophe mis en place pour la protection contre les inondations, notamment en y incluant des programmes de lutte contre les sécheresses. Cela pourrait impliquer d’accélérer la pénétration de l’assurance agricole pour les petits agriculteurs, notamment au moyen de solutions numériques innovantes".
En outre, le rapport précise que "les petits exploitants agricoles pratiquant l’agriculture pluviale sont les plus exposés aux effets de la pénurie d’eau et ne disposent que d’options limitées pour faire face à la situation: les former à l’adoption de pratiques résilientes ou à la transition vers de nouvelles possibilités d’emploi réduirait leur vulnérabilité"
Ce n’est pas tout, la Banque mondiale propose de "préparer les travailleurs aux emplois verts de demain en mettant en place des incitations dans les systèmes d’éducation et de formation professionnelle afin de réorienter les programmes en fonction de l’évolution des besoins en matière de compétences".
Articles en relations
Economie
Economie
Economie
Economie