Politique
PLF 2025: les syndicats de la santé expriment leurs inquiétudes sur la gestion des salaires
21/10/2024 - 16:11
Youness Oubaali | Mohammed FizaziSuite à la présentation des dispositions du projet de loi de finances 2025, des syndicats du secteur de la santé ont exprimé leur opposition aux intentions du gouvernement.
Un regroupement de six syndicats de la santé a exprimé ses préoccupations concernant la méthode de versement des salaires, après que le gouvernement a annoncé que cela se fera via les groupements sanitaires territoriaux. Selon les syndicats, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements pris lors de l’accord signé le 23 juillet 2024 avec les syndicats du secteur de la santé.
Dans cet accord, le gouvernement s’était engagé à renforcer les ressources humaines dans le secteur en appliquant la loi relative à la fonction publique sanitaire et en augmentant le ratio de professionnels de santé à 25 pour 10.000 habitants d'ici 2026, et à 45 pour 10.000 habitants à l'horizon 2030. Il avait également promis de créer 6.500 postes budgétaires pour répondre aux besoins du secteur et d'améliorer la gouvernance hospitalière ainsi que la répartition territoriale de l'offre de soins.
Cependant, selon le coordonnateur du bureau national de l’Organisation Démocratique de la Santé, Habib Karom, les inquiétudes des professionnels de la santé se sont accrues après la publication du projet de loi de finances 2025. Ce dernier prévoit que les salaires des professionnels seront pris en charge par les groupements sanitaires territoriaux plutôt que par le budget général de l’État, ce qui a soulevé des doutes quant à la ponctualité des versements.
Dans une déclaration à SNRTnews, il a souligné que les dispositions du projet de loi de finances pour 2025 relatives aux postes budgétaires ont suscité des interrogations et des inquiétudes chez les professionnels de la santé, car il avait été convenu le 23 juillet 2024 avec le gouvernement que les salaires seraient versés à partir du budget général de l'État avec des postes budgétaires permanents.
Il a déclaré : "Les professionnels ont été surpris de voir dans le projet de loi de finances que les postes de responsabilité centrale prendront fin au 31 décembre de l'année prochaine", ajoutant : "Lorsque le secteur était en protestation, le gouvernement est intervenu, et la question des postes statutaires faisait partie de l'accord signé, qui stipulait que les salaires devaient être centralisés, et que le statut de fonctionnaire devait être maintenu, ce qui était une demande urgente des professionnels."
Karom a affirmé que les syndicats veulent "préserver les acquis", mentionnant la possibilité d'une escalade si le gouvernement ne revenait pas sur les dispositions du projet de loi de finances.
Cette coordination n'est pas la seule à exprimer son mécontentement, puisque le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a également protesté, soulignant que le projet de loi de finances a supprimé les postes budgétaires pour les travailleurs de la santé, laissant les groupements sanitaires responsables de leurs salaires, ce qui signifie qu'ils ne seront pas payés à partir du budget général.
La coordination a demandé au Chef de Gouvernement et à la ministre des Finances de "revenir sur ces dispositions dans la version proposée, et de les modifier immédiatement pour préserver les droits acquis et la stabilité professionnelle. Il est inacceptable que les professionnels de la santé paient le prix de la précipitation et de la mise en œuvre incorrecte de la réforme du système de santé, car cela entraînerait l'échec de la réforme dans son ensemble."
Karom a annoncé que la coordination avait adressé des lettres au Chef de Gouvernement, à la ministre de l'Économie et des Finances, ainsi qu'aux présidents des groupes parlementaires des deux chambres.
Ces protestations surviennent alors que le gouvernement souhaite adopter une nouvelle méthode de gestion via ces groupements sanitaires territoriaux répartis dans chaque région, avec un décret dédié à leur mise en place, stipulant que la tutelle de l'État sur ces groupements sera assurée par les autorités gouvernementales chargées de la santé, par la désignation des représentants de l'administration au sein du conseil d'administration de chaque groupement sanitaire territorial.
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