Société
Premier cas de Mpox au Maroc: la vigilance est de mise
12/09/2024 - 23:23
Khaoula BenhaddouLe ministère de la Santé et de la Protection sociale a annoncé, ce jeudi 12 septembre, l’enregistrement du premier cas de Mpox au Maroc. Dr Tayeb Hamdi, Médecin, chercheur en politiques en systèmes et politiques de santé, explique l’origine de cette maladie et rappelle l’importance du protocole sanitaire appliquée au Maroc et les mesures à prendre.
Classée par l’OMS comme une urgence sanitaire de santé publique de portée internationale, l’épidémie de Mpox continue de se propager dans le monde et plus particulièrement en Afrique.
A son tour, le Maroc a été touché par cette épidémie et a déclaré ce jeudi 12 septembre son premier cas. Ce dernier a été détecté dans le cadre du protocole sanitaire en vigueur dans le Royaume depuis le déclenchement de l’alerte sanitaire mondiale.
Selon le ministère de la Santé, le patient qui a bénéficié des soins nécessaires dans un centre médical spécialisé de la ville de Marrakech, se trouve dans un état stable ne suscitant aucune inquiétude; "Le patient reçoit les soins de santé nécessaires, conformément aux mesures sanitaires en vigueur, et fait l’objet d’un suivi médical minutieux pour s'assurer de la stabilité de son état, ajoute-t-on de même source, précisant que les protocoles de mise en quarantaine et de suivi médical nécessaires ont été activés, selon les normes sanitaires nationales et internationales", lit-on dans le communiqué du ministère.
Dr Tayeb Hamdi. Médecin, chercheur en politiques en systèmes et politiques de santé, explique que l’enregistrement de ce cas au Maroc n’est pas surprenant; "Le virus se propage dans des pays africains plus facilement que ses précédents. Tous les pays du monde sont touchables. Le Maroc est en Afrique et a de très forts liens avec les pays africains - et nous en sommes fiers, et donc, c’est dans la logique de l’épidémiologie".
Et d’ajouter "la détection de ce cas est une preuve de l’efficacité du système de veille et de surveillance. C’est une preuve que le système de santé marocain avec son protocole de riposte a très bien fonctionné. Les objectifs des systèmes de veille, de surveillance et d’alerte ne visent pas l’interdiction d’entrée d’un virus à un pays, mais de détecter le plus précocement possible les cas importés de l’étranger et de réduire au maximum les cas secondaires et la transmission locale".
Avec un ton rassurant, le spécialiste précise qu'il ne faut pas céder à la panique mais la vigilance reste de mise; "l’enregistrement d’un cas ou quelques-uns, doivent nous rappeler les mesures qui sont déjà recommandées dans le protocole avant la détection du cas". Et d’expliquer "les citoyens et les professionnels de santé doivent respecter les mesures d’hygiène habituelles, notamment le lavage des mains, et éviter d’entrer en contact avec des personnes qui présentent des symptômes similaires à Mpox jusqu’à preuve du contraire, et investiguer de tels cas d’une manière plus approfondie par les professionnels de santé. Il ne faut pas attendre des centaines de cas pour prendre les précautions. Celles-ci sont à prendre pour justement éviter la multiplication des cas".
Que faire ?
Pour éviter la propagation du virus, le spécialiste insiste sur la sensibilisation; "une population sensibilisée, des professionnels de santé avisés et une veille et surveillance en marche sont largement suffisantes, avec notamment la prise en charge des cas détectés et les mesures de santé publique adéquates" .
Et de conclure "il est temps, que les pays riches qui n’ont ni le virus, ni la maladie, ni l’épidémie, et qui disposent des sources financières, des vaccins et des tests, partagent ces moyens avec les pays africains qui ont le virus et l’épidémie et qui n’ont ni vaccins, ni tests, ni moyens suffisants, pour freiner l’épidémie et la faire reculer et la cerner. Il est toujours possible, selon les données scientifiques et épidémiologiques, d’éviter une propagation planétaire".
Pour rappel, la Mpox (Monkypox) ou la variole du singe se manifeste souvent par une fièvre, des courbatures et une éruption cutanée.
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