Economie
Relance économique: le Maroc est sur la bonne voie selon le FMI
10/02/2022 - 18:26
Lina IbrizFrappé par une des crises les plus sévères, le Maroc a lancé un plan de relance économique robuste pour rattraper les effets de la pandémie. Ainsi, l’année 2021, a été marquée par un important taux de croissance. Si les prévisions de croissance nationales se sont montrées très optimistes, les consultations du Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) au titre de l'Article IV avec le Maroc, bien que moins optimistes, sont venues corréler ces prévisions.
"Après avoir chuté de 6,3 % en 2020, la production a augmenté en moyenne de près de 8 % durant les deux premiers trimestres de 2021. La récolte supérieure à la moyenne a stimulé la production agricole après deux années consécutives de sécheresse", souligne le FMI dans son rapport.
Et de soutenir: "Cette performance est due à la poursuite des mesures de relance budgétaire et monétaire, au rebond des exportations, à la vigueur des envois de fonds et à une campagne agricole exceptionnelle qui a suivi deux années de sécheresse".
L’inflation maîtrisée
La hausse des cours mondiaux des matières premières ainsi que l’augmentation des frais du transport et la disruption des chaînes mondiales de distribution ont donné lieu à une augmentation des prix.
"Les effets de base et les pressions sur les coûts résultant des ruptures d'approvisionnement et de la hausse des prix des matières premières ont poussé l'inflation à la hausse" relève le FMI.
Tout de même, le niveau de l’inflation reste maîtrisé. C’est ce qu’indiquent les chiffres du FMI: "l'inflation globale et sous-jacente moyenne reste faible (à 1,2 % et 1,5 % en novembre, respectivement)".
D’autant plus, "les récentes pressions inflationnistes devraient s'estomper à moyen terme, à mesure que diminueront les pressions sur les coûts liées aux perturbations de l'offre à l'échelle internationale".
Creusement du déficit budgétaire
Selon les estimations du FMI, "le déficit budgétaire a augmenté au cours des dix premiers mois de l'année. Il était estimé à environ 4,9 % du PIB en octobre, contre 4,6 % pour les dix premiers mois de l'année dernière et 3,5 % en 2019"
Cela pourrait s’expliquer par l’importance des dépenses de l’Etat durant la pandémie pour soutenir plusieurs secteurs à travers des interventions et aides socio-économiques. Un autre facteur principal serait également le rétrécissement des recettes fiscales.
Cependant, "les recettes fiscales ont rebondi en ligne avec le renforcement de l'activité économique (en particulier l'impôt sur le revenu des personnes physiques et la taxe sur la valeur ajoutée, tandis que l'impôt sur le revenu des sociétés est touché par la récession de l'an dernier). Cela a partiellement compensé la baisse des autres recettes fiscales qui ont été stimulées par les contributions volontaires au fonds de la Covid-19 fonds en 2020", note le FMI dans son rapport.
Le taux directeur maintenu à 1,5% et une croissance modérée des crédits
"Les banques marocaines ont bien résisté à la crise, grâce au soutien rapide et exceptionnel de Bank al-Maghrib" qui a maintenu son taux directeur à 1,5%, relève le FMI.
Aussi, "pour rétablir des conditions de marché normales, BAM a acheté des devises pour l'équivalent de 1,6 milliard de dollars entre septembre et décembre. Ces achats ont renforcé les réserves officielles de BAM et, comme elles n'étaient pas stérilisées, ont aidé le dirham à se déprécier légèrement", lit-on dans le même rapport.
En outre, selon les mêmes estimations, "la croissance du crédit est restée modérée, la pandémie laissant en héritage une augmentation de la dette des entreprises et une augmentation du provisionnement des banques. Le crédit aux entreprises non financières a principalement servi à financer le fonds de roulement (grâce aux dispositifs de prêts garantis par l'État) plutôt que l'équipement et les machines".
Augmentation des réserves internationales
Bien que le déficit commercial persiste au Maroc, certains facteurs ont permis d’atténuer le déficit courant. "La solide expansion de la demande étrangère, en particulier chez les partenaires commerciaux européens, a entraîné un fort rebond des exportations de biens (notamment automobile, phosphate et textile)", relève le FMI, cette augmentation des exportations s’est tout de même heurtée à une augmentation des importations qui a "entraîné une détérioration de la balance commerciale des biens par rapport à l'an dernier".
Bien que le déficit du compte courant (CA) se soit creusé à environ 2,5 % du PIB au premier semestre de 2021 contre 1,5 % au cours de la même période une année auparavant, "les réserves internationales ont augmenté d'environ 2 milliards de dollars par rapport à l'année dernière, pour atteindre environ sept mois d'importations, reflétant à la fois l'allocation des droits de tirage spéciaux (1,2 milliard de dollars) et l'achat de devises par BAM".
Enfin, pour 2022, le FMI prévoit que la croissance du PIB devrait avoisiner les 3%, "la production agricole revenant à des niveaux moyens et l'activité non agricole poursuivant sa reprise".
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