Société
Une loi pour améliorer la vie des chiens et des hommes
09/02/2021 - 10:58
Imane BenichouAugmenter les amendes et encadrer l'élevage... une proposition de loi déposée par l’Union nationale des forces populaires (USFP) vise à améliorer le bien-être des chiens par une réforme de l'arsenal juridique. Cette proposition, soumise à la commission de justice, de législation et des droits de l’Homme, s’inscrit dans le contexte d’une nouvelle tendance qui se dessine depuis un certain temps au Maroc. Plus de 4200 annonces concernant les chiens sont publiées sur des sites de ventes en ligne. Des chiens - toutes races confondues-, des services de dressage et d’éducation, des offres d’accouplement, des croquettes et du matériel pour le meilleur ami de l'homme… On en trouve de tout. La fourchette des prix varie entre 500 et 9000 DH.
« Le phénomène d'adoption des chiens, toutes sortes confondues, s'est très répandu ces dernières années. Certains ont en fait une activité commerciale lucrative grâce à l'abondance de la demande d'une part, et à la facilité de commercialisation via un nombre d'applications et de sites Web, d'autre part», lit-on dans la proposition de loi du groupe socialiste. «De plus en plus de gens adoptent des chiens dans des résidences partagées. Ces animaux de compagnie sont parfois laissés sur les balcons jour et nuit, avec tout le désagrément permanent que cela occasionne pour les habitants, entraînant des querelles et des agressions entre voisins », explique à SNRTnews, Amam Chokrane, avocat et Président du groupe parlementaire de l’USFP de la Chambre des représentants. En cas de litige, les auteurs de ces actes s'en sortent profitant du vide juridique. L'USFP propose de revoir la législation afin de mieux encadrer le phénomène. L'enjeu étant d'en limiter les répercussions négatives relatives aux désagréments, à la sécurité des individus ou encore au bien-être de l'animal.
Propositions
La proposition de loi préconise d’interdire, dans tous les cas, de posséder plus d'un chien, quel que soit son type, dans les appartements et autres résidences partagées. En cas d’infraction, la personne risque une amende allant de 400 jusqu’à 1.000 DH. La proposition de loi stipule également que toute personne promenant son chien dans un espace ouvert au public et ne présentant pas, sur demande, son carnet de santé aux officiers et agents de police, pourrait aussi être sanctionnée.
Si la loi 56.12 a exigé un certain nombre de dispositions légales relatives à la prévention et la protection des personnes contre les chiens dangereux, elle reste cependant «insuffisante», estime le groupe socialiste. «Ce sont des textes réglementaires peu clairs et inactifs. Cette proposition de loi vient à la lumière des intimidations, des attaques et agressions contre les citoyennes et les citoyennes de la part de certains éleveurs de chiens. Elle agit dans l’intérêt du citoyen», affirme Amam Chokrane.
«L'Etat est responsable de l'application de la loi. Mais la loi est enfreinte parce que, pour un certain nombre de responsables, ceci n'est pas important», déplore-t-il, interpellé sur l’existence toujours dans les espaces publics de chiens, dont la propriété, la détention, la garde, la vente, l’achat, l’exportation, l’importation, l’élevage ou le dressage sont interdits.
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