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Abdelkader Retnani: "Nous espérons la baisse des prix du papier en 2023"
01/01/2023 - 12:13
Morad KarakhiDans cet entretien, accordé à SNRTnews, Abdelkader Retnani, président de la Fédération des industries culturelles et créatives et directeur de la maison d'édition "Multaqat Al-Touri", évoque l'impact de la pandémie et de la crise économique sur le secteur, et sur les aspirations pour l'année 2023.
Pour rappel, les Marocains ne consacrent que 6,6% de leur budget annuel à la culture et au divertissement, selon les chiffres publiés par le Haut-Commissariat au Plan en 2013-2014. Un autre rapport sur l'indexe de la lecture dans le monde arabe a indiqué que les Marocains consacrent moins de 57 heures à la lecture par an.
Comment avez-vous vécu la pandémie et comment a-t-elle affecté le secteur de l'édition?
Comme c'est le cas pour tous les secteurs, les éditeurs ont connu un arrêt presque total lors de la pandémie, et ses répercussions se poursuivent à ce jour. Le secteur a perdu plus de 70% de son activité en 2020, par rapport à 2019.
Cette récession, qui a touché l'ensemble des industries culturelles et créatives, a constitué un énorme choc pour les éditeurs, dont beaucoup n'ont pas pu y faire face. Après l'assouplissement des restrictions, les professionnels du secteur se sont retrouvés face à la crise de l'économie mondiale qui a ralenti la reprise du secteur. Nous n'avons récupéré que 50% de notre activité au cours de l'année 2021.
L'année 2022 a été marquée par une hausse des prix du papier dans le monde. Comment avez-vous été impacté?
Au cours de l'année 2022, le secteur a récupéré environ 75 % de son activité par rapport à 2019, mais la marge de bénéfice des professionnels reste faible, en raison des hausses successives du prix du papier, qui est une composante majeure de cette industrie.
Les prix du papier continuent d'augmenter d'un mois à l'autre, sous l'influence du marché international, puisque le prix de cette matière a doublé plusieurs fois. Les professionnels du secteur ne peuvent tout de même pas répercuter cette hausse sur le prix finale, car cela impactera le pouvoir d'achat des lecteurs.
Quelles sont vos aspirations pour l'année 2023?
Nous aspirons, au cours de l'année 2023, à poursuivre la reprise progressive du secteur, et nous espérons retrouver une activité similaire à celle de 2019. Nous espérons une rentrée culturelle et littéraire de haut niveau qui mettra en valeur la production nationale et en lumière les écrivains marocains, tant en langue arabe qu'amazighe, française ou autre.
Nous prévoyons un retour à une activité normale courant 2023, en espérant que les prix du papier baisseront sur le marché international pour tourner la page de la pandémie et réaliser une percée courant 2024. Nous espérons également voir émerger de nouvelles bibliothèques à l'avenir, en réponse aux demandes des Marocains.
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