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Barnier promet enfin une annonce imminente d'un gouvernement pour la France
20/09/2024 - 10:57
AFPDeux semaines après sa nomination, le Premier ministre français Michel Barnier s'apprête à présenter aux Français la composition de son gouvernement, qui devrait compter 38 membres, malgré des premières polémiques sur le positionnement très à droite de certains ministres.
Issu des rangs du parti de droite Les Républicains, Michel Barnier a fait jeudi un pas important dans la difficile élaboration de son exécutif, qui ne dispose pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale (chambre basse du Parlement), en soumettant jeudi soir sa liste au président de la République Emmanuel Macron.
Un échange "constructif" d'une cinquantaine de minutes où le Premier ministre a présenté "l'architecture et la composition de son gouvernement qui respecte les équilibres" entre les différentes formations qui le constitueront, ont indiqué ses services.
Le président, qui avait eu mardi un déjeuner tendu avec son chef du gouvernement, selon plusieurs sources, l'a raccompagné en lui disant "merci beaucoup, à demain". "En tout cas, il ne récuse aucun nom", a précisé un proche du chef de l'Etat à l'AFP.
Selon l'équipe du Premier ministre, l'exécutif devrait être présenté avant dimanche, "au regard des vérifications déontologiques habituelles", en d'autres termes le feu vert de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) à la nomination des futurs ministres.
Le gouvernement devrait comprendre 38 membres, dont sept membres du parti de M. Macron, trois issus de la droite traditionnelle (Les Républicains), deux centristes (MoDem), un Horizons ou encore un UDI (partis de centre-droit) pour les plus gros ministères.
Parmi les trois ministres issus de la droite figure Bruno Retailleau, le patron des sénateurs Les Républicains (LR), qui devrait être nommé au ministère de l'Intérieur, ont indiqué plusieurs sources de la droite et du bloc central.
La nomination de cette figure du camp conservateur, très à droite sur l'immigration, était dénoncée vendredi à gauche, tout comme celle de la sénatrice LR Laurence Garnier pour le ministère de la Famille, du fait de ses positions contre le mariage homosexuel et contre l'inscription de l'accès à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution française.
La cheffe des députés de La France insoumise (gauche radicale), Mathilde Panot, a critiqué une "extrême droitisation" du pouvoir en place.
Du côté des "macronistes", le ministre MoDem (centre) démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot va être proposé pour les Affaires étrangères, tandis que le ministre des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit.
Alors qu'il peine à trouver des personnalités de gauche, auprès desquelles il a essuyé plusieurs refus, seul un "divers gauche" figurerait à la tête de l'un des gros ministères.
Le nom du socialiste Didier Migaud circule pour entrer à la Justice. Le ministère de l'Economie et des Finances serait dirigé par un duo de députés "macronistes": Antoine Armand pour l'économie et l'industrie d'un côté; Matthieu Lefèvre de l'autre pour le budget.
Donnant un sérieux coup d'accélérateur pour former son équipe, le Premier ministre avait réuni jeudi les dirigeants des formations qui devaient y participer, avec l'intention de mettre fin aux tensions qui ont émergé ces derniers jours.
Selon plusieurs participants, il a affirmé qu'il n'augmenterait pas les impôts pour les classes moyennes, une décision qui a satisfait Gabriel Attal, le chef de file des députés macronistes, qui avait fixé cette condition pour la participation de son parti au gouvernement.
Selon un communiqué de ses services, Michel Barnier a affirmé qu'il entendait "améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics, particulièrement l'école et la santé, garantir la sécurité, maîtriser l'immigration et faire progresser l'intégration". Il souhaite aussi "encourager (les) entreprises et (les) agriculteurs et conforter l'attractivité économique de la France, maîtriser (les) finances publiques et réduire la dette écologique".
Le Premier ministre a affirmé mercredi avoir découvert une "situation budgétaire très grave". La France fait, avec plusieurs autres pays membres de l'Union européenne, l'objet d'une procédure européenne pour déficits excessifs. Le temps presse côté budget, dont le calendrier a été retardé par la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin et la nomination très tardive d'un nouveau Premier ministre le 5 septembre.
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