Economie
Lait: la baisse de l'offre s'invite à une réunion entre la tutelle et les professionnels
07/11/2022 - 21:36
Khaoula BenhaddouLa filière laitière broie du noir. Sécheresse et augmentation du prix du fourrage sont entre autre des facteurs qui, selon les spécialistes, se tiennent derrière la baisse de l’offre du lait sur le marché national.
C'est dans ce contexte que se multiplient les réunions entre la tutelle et les professionnels du secteur. Une rencontre est d'ailleurs, prévue ce mardi 8 novembre comme le confirme le Directeur général de la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (FIMALAIT), Abderrahman Benlekhal. "Cette rencontre qui intervient quelques jours après notre première réunion avec le ministre de l’agriculture a pour but de trouver des solutions concrètes aux problèmes dont souffrent principalement les éleveurs. Nous avons besoin de solutions immédiates pour pouvoir sauver les acteurs de cette filière embourbés dans une crise sans pareille depuis plusieurs mois, notamment suite à l’augmentation du prix du fourrage", indique Benlekhal qui rappelle que la production laitière a baissé de plus de 30% par rapport à l’année dernière.
Pour mémoire, déjà après la réunion du 24 octobre, le ministère de l’Agriculture a annoncé une batterie de mesures pour faire face à la situation. Le département de Sadiki n’a pas écarté la possibilité d’une intervention pour maintenir l’équilibre de la filière laitière.
Les consommateurs s'inquiètent
En attendant, les consommateurs s'inquiètent d'une éventuelle disparition de cette denrée des rayons. Outre la baisse de l'offre sur le marché, certains alertent même sur une augmentation de prix des produits dérivés du lait. "Je ne comprends pas ce qui se passe. Je dois faire le tour des épiceries pour acheter un litre de lait et quand je le trouve, le commerçant m’oblige à acheter un autre produit laitier sans oublier l’augmentation que certains produits ont connu comme c'est le cas pour le beurre ou encore le yaourt pour enfant", s'interroge Tarik, un consommateur casablancais.
Contacté par SNRTnews, Ouadie Madih, président de la Fédération nationale des Associations du Consommateur confirme ce constat. "Nous avons reçu plusieurs réclamations des consommateurs qui dénoncent l’attitude de certains commerçants. Ces derniers obligent le client à acheter du lait sous condition de prendre un autre produit dérivé. Je souligne que cette disposition est contraire à la loi", a-t-il lancé.
Rappelons à ce titre, l'article 13-08 qui stipule qu’il est interdit de refuser à un consommateur la vente d'un produit, d’un bien ou la prestation d'un service sauf motif légitime et de subordonner la vente d'un produit ou d’un bien à l'achat d'une quantité imposée ou à l'achat concomitant d'un autre produit ou d’un autre bien ou d'un autre service. Ceci, en plus de l'interdiction de subordonner la prestation d'un service à celle d'un autre service ou à l'achat d'un produit ou d’un bien.
Il n'en demeure pas moins, Madih, par la même occasion, appelle les consommateurs à faire preuve de plus de civisme. "Partager des fake news sur la pénurie du lait va créer un mouvement de panique chez les consommateurs qui vont se ruer sur les grandes surfaces pour vider les étalages. Cela me rappelle le début de la pandémie, où les consommateurs ont acheté des quantités inhabituels de produits, et finalement ils n’ont manqué de rien", a-t-il tenu à rappeler, avant de conclure: "nous effectuons fréquemment des visites sur le terrain. A part les épiciers qui enregistrent une perturbation d’approvisionnement, les grandes surfaces tentent bien que mal de répondre aux besoins du consommateur. En attendant que le gouvernement trouve une solution à ce problème, le consommateur doit, pour sa part, faire preuve de plus civisme en réduisant leur consommation du lait ou en achetant des quantités raisonnables de ce produit".
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