Economie
Rentrée économique: faudrait-il s'attendre à une reprise de sitôt?
06/09/2022 - 13:15
Mohammed FizaziLa crise liée à la Covid-19 conjuguée à la guerre russo-ukrainienne, n’ont laissé aucun répit à l’économie, aussi bien nationale que mondiale. L’inflation ainsi que la facture énergétique atteignent, partout au monde des chiffres records qui ne maquent pas d'affecter l'économie nationale. Ce qui a incité le gouvernement à mettre en place un ensemble de mesures afin d’atténuer les effets de la crise, mais faudrait-il s'attendre à une reprise de sitôt?
Le chercheur en économie politique, Nacer Benhmidouch, rappelle à ce propos les orientations Royales contenues dans le dernier discours de la fête du trône qui met l'accent sur l’importance de l’investissement. "C’est une priorité pour un Maroc compétitif en matière d’attractivité des investissements. Le Royaume doit redoubler d’efforts pour gagner des points à ce niveau. Aujourd’hui, les capitaux cherchent à s’adapter avec une situation des plus complexes dans le monde entier ”, a-t-il confié à SNRTnews.
Et d’ajouter: "la facture énergétique et l’inflation sont élevées, il faut donc miser sur d’autres indices pour pouvoir attirer des IDE et qui peuvent être sous contrôle. Il s’agit à titre d’exemple de miser sur l’attractivité économique, la qualité de la main d’oeuvre, la performance des systèmes bancaire et financier ainsi que sur les facilités administratives et fiscales, etc”.
Nacer Benhmidouch considère, par ailleurs, que le plus grand défi est celui de la paix sociale, car maintenir celle-ci garantit une meilleure attractivité économique. Et à lui de renchérir: "une crise économique au niveau mondiale étant inévitable, le Maroc investit actuellement dans les domaines qui ne sont pas touchés par les aléas économiques tels l'industrie automobile, agroalimentaire ainsi que la priorité donnée à la production locale. Le défi reste au niveau de la compétitivité avec les concurrents économiques".
Pour sa part, Mohamed Moutii, chercheur affilié au "Arab Center for Research", et contributeur à l'"Institute for research in Economic and Fiscal issues", estime qu’ il est difficile d'espérer une reprise économique avec les dernières politiques adoptées par le gouvernement marocain en réponse à cette crise.
"Au lieu de prendre des mesures portant sur la distribution de subventions qui n'apportent aucun résultat positif, le gouvernement marocain aurait dû prendre des mesures concrètes contre la stagflation qui frappe un pays où le taux de chômage est élevé et le pouvoir d'achat est faible", a-t-il déclaré.
Et d’ajouter: "Le gouvernement devrait changer son approche. Au lieu de continuer les subventions qui aggraveront le niveau de la dette à l'avenir, il devrait réduire la fiscalité et les tarifs, réformer les lois du travail, réviser les règles encadrant la concurrence dans les différents secteurs concentrés, et bien d'autres réformes structurelles pour une économie plus libre".
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