Monde
Un tableau acheté par MBS au cœur d'une controverse
07/04/2021 - 17:32
Malak BoukhariLe « Salvator Mundi », un portrait du Christ, fait l’objet d’un documentaire du réalisateur Antoine Vitkine « La Stupéfiante affaire du dernier Vinci », qui sera diffusé le 13 avril en France. Dans ce documentaire, fruit de deux ans d’enquête, le réalisateur français revient sur les dessous de l’affaire de ce tableau. Il révèle en exclusivité à «l’Obs » des bribes de ses découvertes.
En novembre 2017, Ben Salmane fait dans la discrétion la plus totale, l’acquisition du « Salvator Mundi », un tableau présenté par la maison de vente aux enchères Christie’s à New York comme peint de la main de Léonard de Vinci. Cette vente a profondément marqué les mémoires car étant acheté à 450 millions de dollars, ce tableau est le plus cher de l’Histoire.
Le prince saoudien avait bien l’intention de garder cette acquisition secrète. "Pour se payer le Christ de Léonard, le prince a agi en catimini. Il a fait acheter le tableau par un noble de second rang, le prince Bad- er, lui-même soigneusement anonymisé. Pendant quelques semaines, absolument rien n'a fuité, y compris chez Christie's" lit-on dans l’article de l’Obs.
Cela fait des années que le « Salvator Mundi » fait l’objet de multiples controverses. Il a été maintes fois soumis à l’expertise de spécialistes et critiques de l’art afin de déterminer si Léonard de Vinci était bel et bien le peintre de ce tableau. Les avis étaient toujours divisés : si certains l’attribuaient à de Vinci, d’autres restaient sceptiques.
"En avril 2018, Ben Selmane est reçu à Paris par Emmanuel Macron pour signer des accords commerciaux d'un montant total de 15 à 18 milliards d'euros. Selon une source interne de la haute administration française interrogée par Vitkine, le « Salvator Mundi » figure au menu des discussions" précise l’Obs. Lors de cette visite, les Saoudiens "demandent à la France d’expertiser le tableau dans le plus grand secret ".
D’après les informations exclusives obtenues par Antoine Vitkine, le tableau est "resté trois mois au Louvre pour être analysé… Il est passé dans toutes sortes de machines, radiographié sous toutes les coutures". En septembre, le verdict tombe. L’expertise démontre que "Léonard n’a fait que contribuer au tableau. Il n’y a aucun doute. On en a informé les Saoudiens".
Le réalisateur français affirme à l’Obs s’être entretenu avec Chris Dercon, président de la Réunion des Musées nationaux et conseiller du ministère de la Culture saoudien qui lui a confirmé avoir "assisté à une réunion lors de laquelle le président- directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, a informé une délégation saoudienne des conclusions de l'étude".
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