Rentrée universitaire: quid des logements étudiants?

Cette situation peut entraîner une compétition féroce pour les places disponibles, laissant de nombreux étudiants sans option de logement sur les cités universitaires. Face à cette réalité, de nombreux étudiants se tournent vers la location.

Le secteur immobilier de la location étudiante est en plein essor pour répondre à la demande croissante, offrant une variété d'options telles que des appartements partagés, des studios meublés et des colocations. Cependant, cette offre privée peut parfois être coûteuse, laissant certains étudiants avec des contraintes financières. Pour en savoir plus, SNRTnews s’est entretenue avec l’expert en immobilier et fondateur du site spécialisé en immobilier digital "Mubawab", Kevin Gormand.

Selon lui, lorsqu’il s’agit des coûts liés aux logements étudiants, plusieurs variables entrent en considération, incluant le type de logement ainsi que sa proximité par rapport aux campus. Au Maroc, le concept de résidences étudiantes est en pleine expansion. Actuellement, la plupart des étudiants optent pour des colocations, ce qui engendre une fourchette de prix similaire à celle des locations classiques. En général, les tarifs se situent entre 1000 et 4000 DH pour un appartement partagé.

Quant à la demande en matière de logements étudiants, elle atteint son sommet au cours des deux mois précédant la rentrée universitaire, notamment en août et en septembre. En cette période, de nombreux étudiants finalisent leurs inscriptions à la fois au sein des établissements d’enseignement et dans les résidences universitaires. Pour ceux qui n’ont pas pu obtenir une place en résidence universitaire, la colocation dans un appartement devient l’alternative principale. Toutefois, il est à noter que "malgré cette forte demande, les tarifs de location restent relativement constants, voire inchangés".

En effet, Gormand indique que "la capacité d’accueil limitée des résidences universitaires, plafonnée à près de 54.000 lits, se révèle nettement insuffisante pour répondre à la demande", étant donné que le nombre d’étudiants dépasse largement le seuil de 1.200.000 chaque année. Sans oublier le cas des étudiants étrangers, dont le nombre dépasse les 20.000 chaque année. Ces derniers préfèrent souvent louer un appartement à proximité des commodités et rester en communauté.

Par ailleurs, l’expert en immobilier a souligné que pour certains étudiants, l’accès aux cités universitaires est limité en raison de réglementations plus strictes appliquées aux étudiants en 3ème année ou à ceux en phase de réorientation. "Excepté les étudiants en médecine ou en pharmacie et ceux ayant un long cursus universitaire, la plupart des étudiants n’ont pas le droit aux cités durant plus de 3 ans. D’autres privilégient intimité et commodités lorsqu’ils optent pour ce choix favorisant ainsi les chambres individuelles".

Dans le même sillage, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui a déclaré lors d'une précédente séance à la Chambre des Représentants sur le renforcement de l'offre d'hébergement universitaires au Maroc, que la capacité d’accueil des étudiants dans les cités universitaires est insuffisante. "Il faut admettre que la capacité d'accueil des étudiants reste faible. Jusqu’à présent, il y a 93.000 lits pour 1.250.000 étudiants et étudiantes au niveau national, dans 24 cités universitaires, 31 internats et 17 résidences étudiantes privées". Pour rappel, et afin de remédier à cette situation le ministre a précisé par la même occasion que le gouvernement compte créer 300.000 lits supplémentaires en 2023.

Le gouvernement et les universités tentent de trouver des solutions, en augmentant le nombre de logements disponibles sur les cités universitaires afin de répondre à cette forte demande. Cependant, malgré ces efforts, le défi persiste chaque année à l'approche de la rentrée universitaire.