Société
Vente du cinéma Atlas: les Meknassis crient leur colère
22/04/2021 - 11:29
Meryem Ait OuaannaDepuis quelques jours, la colère des habitants de Meknès se fait ressentir sur les réseaux sociaux. Et pour cause, le tribunal de commerce de la ville a annoncé samedi 17 avril, la vente judiciaire, au profit d’une banque, du cinéma Atlas, un espace culturel qui a marqué des générations entières.
Situé sur la rue Rouamzine, à quelques encablures de la place El Hedime, cinéma Atlas, dont la création remonte à 1960, constituait avant sa fermeture en 2002, un lieu incontournable pour les cinéphiles.
Au grand dam des Meknassis, la vente de ce monument historique est programmée pour ce jeudi 22 avril 2021 ; une décision qui n’a pas manqué de soulever une vague de contestations. Sur la toile, de nombreux activistes culturels natifs de la ville impériale ont lancé sous le hashtag #matqischmdinti, en français touche pas à ma ville, une campagne appelant l’ensemble des parties concernées à la protection et à la préservation du patrimoine culturel de la ville.
"Afin que le scénario désastreux de la démolition du cinéma historique Regean et du cinéma Empire ne se reproduise pas, nous lançons cet appel en raison de la négligence à l’égard de plusieurs monuments historiques de Meknès, notamment les salles de cinéma qui peuvent se transformer en institutions culturelles permettant de combler le manque que connaît ce secteur", précisent les rédacteurs de cet appel dans un communiqué fortement relayé sur les réseaux sociaux.
Joint par SNRTnews, l’initiateur de cette campagne, Bousselham Daif, dramaturge, metteur en scène et directeur du Centre culturel Mohamed Mennouni de Meknès explique que "cet appel vient en réaction à une certaine négligence vis-à-vis d’un bon nombre de bâtiments qui ont joué un rôle crucial dans l’histoire culturelle de la ville. Il est à noter que depuis une cinquantaine d’années, aucune institution culturelle n’a été construite à Meknès, sachant que la ville a connu une expansion tant au niveau de la population qu’au niveau de l’urbanisation".
Et de poursuivre que "cet appel s’adresse à tout le monde, aux habitants de la ville, ainsi qu’au ministère de la Culture, aux collectivités territoriales et à la préfecture de Meknès. L’état de ces institutions culturelles concerne tout un chacun. L’avenir du Maroc et de ses jeunes dépend fortement du niveau culturel et du goût artistique du pays. Nous demandons simplement à ce que les caractéristiques architecturales de ces salles ne changent pas et à ce qu’elles soient préservées parce qu’elles font partie de notre mémoire culturelle", insiste notre interlocuteur.
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